Les FARDC et la Monusco aux trousses des FDLR

Vendredi 30 janvier 2015 - 09:54

Cette fois-ci sera peut-être la bonne, s’est exclamé un diplomate africain à l’annonce du lancement officiel des opérations militaires contre les FDLR. C’est à partir de la ville de Beni où il est arrivé avant-hier en provenance de Kinshasa et accompagné d’autres membres de l’Etat-major général que le lieutenant-général Didier Etumba qui est aussi le chef d’Etat-major général des FARDC a annoncé avec pompe le lancement de ces opérations militaires pour contraindre les rebelles hutu rwandais à déposer les armes pour rejoindre les différents camps de regroupement et de transit avant d’être rapatriés chez eux ou de choisir les pays de leur exil.

Pour se faire bien comprendre, le chef d’Etat-major général des FARDC a indiqué que les deux forces vont régulièrement procéder à des évaluations tactiques et opérationnelles mais au niveau stratégique de ces opérations dénommées « Sokola 2 ». Didier Etumba a aussi fait savoir que ces éléments rebelles hutu rwandais qui étaient au nombre de 7.500 combattants, il y a 7 ans, sont à ce jour évalués au nombre maximum de 1.400 hommes et femmes de compagnie.

Ce sera peut-être la bonne, s’est exclamé un diplomate africain, car c’est la énième fois que l’on annonce le démarrage de ces traques militaires pour forcer ces rebelles hutu rwandais de répondre aux pertinentes résolutions des différentes organisations des Nations-Unies et de l’Union Africaine. Des opérations sensées enlever au régime au pouvoir à Kigali le prétexte sempiternel de la menace de sa sécurité par des gens accusés à tort ou à raison d’avoir pris une part active au génocide de 1994.

Enlever le prétexte sécuritaire toujours vanté par Kigali

On sait que le gouvernement rwandais recourt régulièrement à ce prétexte pour justifier toutes les agressions militaires perpétrées par son armée sur le territoire congolais. Par la création à tour des bras des différents mouvements de rébellion, notamment l’AFDL, le RCD, le CNDP et tout dernièrement le M23, des stratégies qui, au fil du temps, ont fini par livrer leurs secrets. A savoir que l’on a toujours eu affaire à des éléments recrutés au Rwanda et en Ouganda, formés et entrainés par des experts de ces deux Etats voisins sous la barbe et les yeux de la Communauté internationale.

C’est d’ailleurs à la lumière des aveux constants et des preuves matérielles irréfutables sans oublier les conflits survenus dernièrement entre les fondateurs historiques du Front Patriotique Rwandais qui ont révélé à la face du monde les véritables motivations de ces multiples guerres déclenchées depuis 1996, que la Communauté internationale a fini par prendre le taureau par les cornes. En mettant en place une brigade spéciale d’intervention rapide pour assister les FARDC dans le démantèlement des poches alors occupées par le M23 de triste et macabre mémoire.

On rappelle aussi les multiples rapports des experts des Nations-Unies, notamment le fameux Rapport Mapping et bien d’autres qui avaient mis à nu tous les massacres, tueries, pillages, assassinats, destructions méchantes, viols et déplacements massifs des populations civiles non armées depuis 1996 perpétrés par des éléments des armées régulières rwandaises et ougandaises en complicités avec certains milieux congolais. Que dire des affrontements entre des éléments de l’armée régulière rwandaise et ougandaise dans la ville de Kisangani en 1999 ? Que dire de l’épisode tragicomique de la vente irrégulière et illicite de 450 kgrs d’Or au prix de la rondelette somme de 6 millions des dollars Us par le général de brigade Bosco Ntaganda à des hommes d’affaires venus de Lagos par un aéronef battant pavillon nigérian ? Autant des faits criminels qui ont démontré à la face du monde le pillage des matières précieuses et ce génocide des congolais sous prétexte de la traque contre les FDLR.

On sait aussi qu’au début de 2009, des opérations militaires conjointes des armées congolaises et rwandaises avaient été effectuées pendant quatre mois dans les territoires de Masisi et Rutshuru pour en finir avec ces FDLR. De même, les éléments de l’armée régulière rwandaise sous couvert du RCD avaient occupé pendant huit ans une partie des provinces du Katanga et du Kasaï ainsi que celles du Maniema, du Sud et du Nord Kivu ainsi que le territoire du Bas Uélé dans la province orientale sans pour autant en finir avec ces FDLR. Cette fois-ci sera peut-être la bonne, sinon l’on sera emmené à des négociations politiques inter rwandaises pour régler définitivement cette question de la présence des FDLR dans les territoires de l’Est de la RDC. Dossier à suivre. F.M.

 

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