Lassés d’attendre l’application des accords longtemps conclus en bonne et due forme entre, d’une part, les dirigeants de la Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT) (ex. Onatra), et, d’autre part, les ex. policiers semainiers de cette entreprise ; lesquels accords leurs donnent la priorité d’embauche en cas de recrutement du personnel, ces derniers, qui ne savent plus à quel saint se vouer, sont montés le lundi 16 février dernier sur leurs grands chevaux. Ils sont, à cet effet, descendu pacifiquement dans la rue, avant d’envahir la mairie de Matadi. Il s’agissait pour eux d’exprimer leur mécontentement.
Dans leurs dires pendant ladite marche de colère, ils pointaient un doigt accusateur en direction des responsables du Département des Ports Maritimes basés sur place à Matadi qui, selon eux, ne cessent de manifester leur mauvaise foi criante quant à la stricte application des instructions leurs transmises il y a plusieurs mois par la Direction Générale de l’entreprise, par le biais de Tito Umba, Directeur Général ai.
384 ex. policiers semainiers
Ils sont au total 384 ex. policiers semainiers de la SCPT, pour la plupart pères de nombreuses familles ayant pourtant rendu beaucoup de services à cette entreprise. Mais, contre toute attente, ils continuent à broyer du noir par la seule volonté des dirigeants du Département des Ports Maritimes qui refusent de les embaucher.
Alors que tout récemment, affirment-ils avec assurance, la SCPT aurait procédé au recrutement de près de 200 agents pour le compte du bateau ITB/Kokolo, réhabilité sur fonds propres et remis il y a quelques semaines en service. C’est ce qui les a tous révolté. Suite à ce qui précède, leurs enfants sont régulièrement chassés de l’école pour non-paiement des frais scolaires. Certains de ces enfants ne fréquentent même plus l’école. Les employés n’ont par ailleurs plus accès aux soins médicaux pour eux-mêmes ; mais aussi pour leurs femmes et leurs progénitures.
Ne sachant plus cependant sur quel pied se tenir, en dépit des promesses fallacieuses leur faites mais qui, malheureusement, sont restées vaines, ils ont pensé solliciter en dernier ressort l’implication sans faille de l’autorité urbaine, dont ils reconnaissent la grandeur d’âme, afin que cette dernière arrive à amener les responsables de l’ex. Onatra au respect des engagements pris. Raison pour laquelle ils l’ont vu.
Le maire de Matadi, Jean-Marc Nzeyidio Lukombo, qui connaît leur problème, n’a pas hésité un seul instant à les recevoir dans son bureau de travail pour un entretien à bâtons rompus. C’est ce qui a été fait, en présence notamment de son adjoint Anne-Marie Niati Niati, des membres du Conseil urbain restreint de sécurité ainsi que de quelques représentants du Département des Ports Maritimes, invités à cet effet.
Après avoir écouté toutes les deux parties en conflit, Nzeyidio Lukombo, qui a toujours prôné la paix sociale dans sa ville , a promis de peser de tout son poids pour qu’ensemble ils puissent trouver les voies et moyens susceptibles de décanter au plus vite cette situation qui, si on y prend garde, risquerait de dégénérer avec toutes les conséquences fâcheuses à l’endroit de sa population réputée pacifique. C’est dans ce cadre précis qu’une autre rencontre a eu lieu le mercredi 18 février dernier au cabinet du ministre provincial en charge du travail.
Calmer le jeu
Au cours de cette rencontre de tous les enjeux, chacune des parties en conflit s’est exprimée en expliquant au n° 1 de ce ministère, qui s’était fait entourer de l’Inspecteur provincial ayant le travail dans ses attributions, les tenants et aboutissants de ce problème, qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive à Matadi.
Après débat et délibération, le ministre Elie Ngoma Binda a décidé de faire rapport au Gouverneur de province qui, à son tour, saisira dans les meilleurs délais la Direction Générale de la SCPT, afin que cette dernière donne sa position définitive vis-à-vis de ce problème, au lieu de continuer à se livrer à la distraction. Mais en attendant, il a demandé à tous les ex. policiers semainiers concernés de n’entreprendre aucune manifestation à travers les rues de Matadi jusqu’à l’aboutissement heureux de leur situation.
Par Dieudonné Muaka Dimbi