Depuis la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où il se trouve, Martin Kôbler, représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en RD Congo, a annoncé ce mercredi 28 janvier 2015, le début prochain des opérations de désarmement forcé des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda(FDLR). A l’en croire, les préparatifs de ces attaques imminentes de la coalition Casques bleus-Forces armées de la RD Congo(FARDC) sont très avancées. « C’est fini, Il n’y aura plus de négociation avec les FDLR. Le processus volontaire ayant échoué, nous n’avons plus d’autre choix que l’option militaire. Nous avions besoin de bien préparer ces attaques pour épargner les civils … » a-t-il appuyé devant la presse.
Confirmant par ailleurs que l’ensemble des partenaires de la RDC (SADC, le Conseil de sécurité de l’ONU, CIRGL, etc.) sont unanimes pour le lancement de ces opérations, il a indiqué que ceux-ci sont en train d’examiner les voies d’éviter de dommages collatéraux. Dans le cadre de cette lutte contre les activités négatives des FDLR perpétrées contre les populations civiles, des troupes d’intervention rapide des FARDC, soutenues par les Casques bleus de la force de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la RDC(Monusco), ont, le 23 janvier 2015, été déployées promptement dans la région de Mabenga et libéré 4 individus kidnappés par des rebelles rwandais.
Invité au sommet de l’Union Africaine qui s’ouvre dans quelques heures à Addis-Abeba, Kôbler va à cette occasion informer, le vendredi 30 janvier 2015, ses interlocuteurs sur la situation des FDLR en RDC. « Nous avons une image très claire de ce tableau et sommes impatients de commencer les opérations. On combat les combattants FDLR, non les civils, pas les Hutus congolais... » a martelé le patron de la Monusco, avant de préciser que l’assaut contre les FDLR ne sera pas comme celui du M23.
Présents sur le sol congolais depuis 1994 à la suite du génocide rwandais, ces anciens miliciens «lnterhamwe», aujourd’hui FDLR, sont estimés entre 1500 et 2000 combattants avec leurs dépendants. A ce jour, la Monusco et le gouvernement congolais révèlent que près de 300 seulement, dépendants compris, se sont rendus et acceptés d’être conduits dans les centres de transit, avant leur rapatriement.
L’ultimatum lancé aux rebelles rwandais des FDLR pour désarmer volontairement ayant expiré le 2 janvier 2015, le plan de traque, de ces combattants qui n’ont pas désarmé volontairement, est de plus en plus envisagé. « Les FDLR n’ont pas saisi cette occasion, cette opportunité historique qui leur était offerte de déposer de façon pacifique les armes et d’aller à travers un processus DDR. Il n’y a pas d’autre alternative que l’option militaire. Cette option militaire va être mise en œuvre pour pouvoir obtenir de force le désarmement des FDLR », a expliqué le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU chargé de l’Est de la RDC, Abdallah Wafy, présent à côté de Martin Kôbler au cours de cette conférence.
Tshieke Bukasa