Les acteurs sociaux demandent au gouvernement d’honorer ses engagements

Vendredi 27 février 2015 - 10:54

La Coalition pour la Planification Familiale « CPF » , un ensemble d’acteurs sociaux issus de 6 groupes thématiques, a présenté hier jeudi 26 février 2015 au siège de la Communauté Islamique au Congo « COMICO » l’ébauche de son plan triennal sur la planification familiale « PF » Hormis la présentation de cette ébauche censée être amendée et enrichie, le coordonnateur de la CPF Muamba Kadiayi est revenu de manière sommaire sur les travaux de la 3 ème Conférence nationale sur la planification familiale « CNPF » qui s’est tenue à Kinshasa du 3 au 5 décembre 2014. L’une des leçons à tirer de ce séminaire, a-t-il noté, est l’engagement de nos partenaires, entre autres l’USAID, C Change, l’OMS.. et l’Etat congolais à « s’approprier » la PF en mettant la main à la poche.

Le genre (associations féminines), les confessions religieuses, les associations professionnelles de santé, les médias… sont les 6 groupes thématiques qui composent la CPF. Mise en place il y a de cela deux ans pour s’intéresser de près sur la PF, ladite asbl a entre autres pour objectifs de réduire la mortalité maternelle et infantile.
On retient de cette ébauche que les ONGs membres de la coalition doivent organiser des plaidoyers, des café-débats à l’intention de l’autorité coutumière, des décideurs politiques et des chefs religieux pour les amener à lever certaines barrières sociales, à s’impliquer davantage à ce problème. Les autorités politiques sont appelées par exemple à concrétiser les engagements pris au terme des travaux de la 3 ème CNPF en ouvrant une ligne budgétaire sur la PF. L’implantation de la CPF dans l’arrière pays, la sensibilisation des pairs éducateurs, la mobilisation sociale par le biais des canaux appropriés , l’organisation des séances pédagogiques sur la santé de la reproduction à l’intention des jeunes…..
Travaillant pour le compte des FARDC, Willy Tukalenji a parlé du problème de la PF au sein de l’armée. Pour ce paramilitaire, la PF est un mot quasiment «ignoré » dans les camps militaires. La promiscuité, l’ignorance … favorisent la commission de nombreuses infractions à caractère sexuel. Comme cela se fait de manière clandestine, cela se termine souvent par des arrangements à l’amiable. En plus du problème de surpeuplement des casernes qui débouche sur ce phénomène de promiscuité, cet intervenant a précisé qu’il est nécessaire de sensibiliser les pensionnaires des camps aux bienfaits de la PF. Mais en raison de la spécificité du milieu militaire, les hommes en armes, leurs épouses sont mieux placés pour s’acquitter de cette tâche. Le message doit d’abord être adressé aux commandants d’unités qui à leur tour vont sensibiliser leurs subalternes.
Flora Chirwisa, senior program de la PF à C Change a fait savoir que ce concept touche la vie privée des gens et en parler aux autres nécessite beaucoup de tact.
Revenant sur «l’historique» de la PF dans notre pays, elle a précisé que les Belges soucieux d’une main-d’œuvre abondante au Congo n’en parlaient pas pendant la période coloniale. Après l’indépendance, les décideurs politiques ont commencé à parler des « naissances désirables » en raison de la recrudescence des décès dus à la mortalité maternelle et infantile et des avortements provoqués. Dans les années 90, on a mis en place le programme national de la santé de reproduction. En 2004, il y a eu la 1ère CNPF, et un autre rendez-vous analogue cinq ans plus tard et enfin, le rendez- vous de décembre 2014.
La PF, si elle est bien comprise, contribue au développement socio-économique du pays, dans la mesure où les couples auront des enfants désirés et au moment voulu.
Jean- Pierre Nkutu