Le Senarec aide le gouvernement à améliorer ses recettes en moins de 100 jours

Mercredi 11 mars 2015 - 08:35

Est-il aujourd’hui possible d’améliorer la prestation des services de l’Etat en moins de 100 jours ? Aux sceptiques, le Secrétariat national pour le renforcement des capacités (SENAREC) répond par l’affirmative. Preuve à l’appui. Formés aux nouvelles stratégies de gestion, plusieurs cadres gouvernementaux reconnaissent avoir amélioré leur rendement en un temps record.

Service public, opérant sous la tutelle du ministère du Plan et Révolution de la modernité, le SENAREC s’adonne, depuis sa création le 21 février 1998, à renforcer les capacités des gouvernants en République démocratique du Congo. Grâce à la Banque mondiale, il a bénéficié, en juillet 2011, d’un don de 29,9 millions de dollars pour exécuter le Projet de Renforcement des Capacités de Gestion des fonctions de base de l’Administration Publique (PRC-GAP).
Entré en vigueur le 26 octobre 2011, ce projet - dont la date de clôture de la première phase est fixée au 15 septembre 2016 - se développe particulièrement à Kinshasa, au Katanga, au Bas-Congo, en Province Orientale, au Kasaï Oriental et au Sud-Kivu. "Le PRC-GAP a particulièrement pour objectif de renforcer les fonctions essentielles de l’Administration publique, tant au niveau central que provincial, explique Noémie Kilembe Maneng, chargée de communication du SENAREC.
Il est censé contribuer au développement d’une Administration publique moderne et performante par l’instauration d’une culture du résultat et de la redevabilité".
REVITALISER L’ADMINISTRATION PUBLIQUE
Présent à la journée ’’Portes ouvertes’’ de la Banque mondiale le vendredi 6 mars dernier au centre-ville de Kinshasa, le SENAREC a profité de l’occasion pour montrer aux acteurs de la Société civile les résultats enregistrés en un temps record dans les provinces ciblées. Des résultats certes qui ont suscité l’appréciation d’Ahmadou Moustapha Ndiaye, le nouveau Directeur des opérations de la Banque mondiale, lors de sa visite au stand du SENAREC.
Engagé dans le processus de la réforme de l’Administration publique en RDC, le SENAREC, sous l’impulsion de son coordonnateur Gaspard Safari Chimanuka, a développé une série d’activités à travers le pays pour renforcer les capacités du gouvernement dans le domaine du leadership et de la gestion axée sur les résultats, indique Noémie Kilembe. Occasion aussi pour renforcer les fonctions-clé de l’Administration Publique (finances publiques et passations des marchés publics), fait-elle remarquer.
"C’est dans ce cadre que le SENAREC a appuyé la tenue des séminaires gouvernementaux organisés avec le Gouvernement central à Zongo (juillet 2012) et à la cité de l’Union africaine (février 2015), précise Noémie Kilembe. Il a aussi appuyé respectivement les séminaires avec les gouvernements provinciaux du Sud-Kivu (août 2012), du Katanga (octobre 2012), de la Province Orientale (mars 2013), du Kasaï occidental (juin 2013), de Kinshasa (novembre 2013), du Bas-Congo (février 2014) et du Kasaï Oriental (juillet 2014)".

LES RECETTES ONT TRIPLE EN PROVINCE ORIENTALE
D’après Noémie Kilembe, le projet intervient essentiellement auprès du Gouvernement à travers ’’l’Approche à Résultats Rapides (ARA)’’. A l’issue de ces séances de formation, les séminaristes ont tous été initiés à ’’l’Initiative à Résultat Rapide (IRR), un processus structuré d’apprentissage par action qui adresse les défis de changement et qui mobilise des équipes pour obtenir des résultats tangibles en 100 jours, en créant une impulsion dans la réalisation des plans opérationnels tout en se focalisant sur les résultats’’.
A titre illustratif, signale la chargée de communication du SENAREC, le ministre des Finances de la Province Orientale s’est réjoui de voir les recettes provinciales passées de 265 millions à 800 millions de francs congolais en 100 jours, après le séminaire. "Pourtant, indique Alphonse Ukeci, notre gouvernement s’était fixé au départ l’objectif d’augmenter de 265 à 530 millions de francs congolais les recettes provinciales en 100 jours. Cet objectif a donc été atteint à plus de 100% en 100 jours".
"Grâce à la mise en œuvre de l’’Initiative à Résultat Rapide, précise le ministre Alphonse Ukeci, les recettes perçues nous ont permis, non seulement de payer le salaire des agents de la Direction générale des recettes de la Province Orientale (DGRPO) qui n’étaient pas payés avant, mais aussi de leur accorder des primes de mobilisation des recettes qui les motivent davantage en donnant les meilleurs d’eux-mêmes".
"Ces recettes ont également permis de renforcer l’Assemblée provinciale en suppléant à leurs revenus, atteste le ministre des Finances. Elles ont, en outre, aidé à payer les frais de fonctionnement et services connexes de tous les ministères et d’effectuer quelques travaux d’infrastructures en province, en appui au Gouvernement central dans le crédit d’investissement local".
Au Bas-Congo, note Noémie Kilembe, la mise en œuvre de l’IRR a permis de réduire à 30 jours le délai d’octroi d’autorisation de bâtir. "Dans le temps, conclut-elle, il fallait entre trois à cinq mois pour obtenir tous les documents. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui". Yves Kalikat

 

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