Le projet de loi électorale est à rejeter !

Jeudi 8 janvier 2015 - 11:20

Fait sur mesure pour avantager des candidats de la bourgeoisie politique naissante au pays
Les éventuelles innovations destinées à renforcer le caractère démocratique de la loi électorale de 2006 doivent venir de l’opposition et de la société civile et du pouvoir actuel qui a déjà montré ses limites dans l’organisation des scrutins après les ratés de 2006 et 2011

Oui à un calendrier électoral cohérant et complet qui ne permet aucun glissement du processus en dehors du délai fixé par la constitution.

Non à un projet de loi électorale porteur de germes de conflictualité comme celui déposé lundi dernier au bureau de l’Assemblée national par le gouvernement qui est tout sauf celui de cohésion nationale ! Ainsi que l’ont indiqué hier les journaux et périodiques paraissant à Kinshasa, le gouvernement a déjà déposé à l’Assemblée nationale le projet de loi électorale que les députés de la majorité présidentielle s’empresseront de voter avant la fin de leur session extraordinaire fixée au 26 du mois en cours ! Une analyse froide de ce projet de loi permet de constater qu’une fois voté celui-ci donnera lieu à une loi qui permettrait à la famille politique à laquelle appartient Joseph Kabila d’obtenir l’essentiel de ce qu’elle aura perdu dans son funeste projet de révision constitutionnelle et ou d’établissement d’une nouvelle constitution.

La Bourgeoisie-Naissante privilégiée !

Nous en voulons pour preuve, par exemple, la disposition relative à la caution non remboursable que les candidats sont tenus à verser dans la caisse de l’Etat via la Commission électorale nationale indépendante au moment du dépôt de leurs dossiers de candidature.

En effet, d’après ladite disposition, les candidats à l’élection présidentielle doivent verser 100.000.000 de francs congolais (environ 100.000 dollars américains) au lieu de 50.000.000 de francs congolais à l’élection présidentielle de 2011 tandis que ceux qui veulent obtenir un siège de député national doivent s’acquitter du paiement de 500.000 francs congolais (environ 500 dollars américains au lieu de 50.000 francs congolais en 2011 !

Une autre preuve qui cache la même volonté de récupération de pertes subies à travers l’échec de la tentative de révision constitutionnelle et/ou de l’établissement d’une nouvelle constitution est mise en évidence par la disposition relative au nombre de députés à l’Assemblée nationale ainsi que celui de sièges par circonscription électorale qui sont fixés en fonction de l’évolution de données démographiques et de l’identification de la population par l’Office national de l’identification de la population crée récemment pour le besoin de la cause par le régime politique en place !
Appel à la société civile…

D’après le gouvernement qui fait flèche de tout bois pour défendre la volonté de Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir l’augmentation de la caution à payer par les candidats aux différentes élections à organiser au pays a pour but de » lutter contre la multiplicité de candidatures fantaisistes (sic !).

Quant aux arguments avancés pour défendre la représentativité de députés à l’Assemblée national, il s’agit tout simplement de mettre en place une clause destinée à conditionner la tenue des élections à des résultats d’un recensement de la population qui ne peut pas se terminer avant cinq ans, soit la durée d’une législature normale avec Joseph Kabila à la tête de la RDC !

La caution à payer, le projet en cours de la majorité présidentielle s’ingénie à exclure des milliers de candidats sérieux, crédibles, intelligents mais pauvres au profit des candidats issus de la bourgeoisie politique et administrative que son régime aura créée au cours de la décennie passée taillé également sur mesure le même projet veut abuser de la patience du peuple qui ne peut plus attendre de nouveaux délais pour mieux vivre et progresser dans tous les domaines ! L’homme de la rue qui scrute l’avenir avec clairvoyance tranche net :le projet de loi électorale déposé lundi dernier à l’Assemblée générale doit être rejetée.

Selon lui les innovations destinées à renforcer le caractère démocratique de la loi électorale de 2006 doivent être une émanation de l’opposition et de la société civile.

Par Kambale Mutogherwa

 

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