Le pape François a reçu, dimanche 11 septembre au Vatican, son représentant à Kinshasa, Mgr Luis Mariano Montemayor, rapporte Rfi. Le nonce apostolique avait déjà annoncé cette rencontre lors de sa dernière visite à Beni (Est de la République Démocratique du Congo) où il avait été envoyé par Souverain Pontife après le massacre de Rwangoma, qui avait fait 51 morts, selon la société civile du Nord-Kivu.
Au menu des discussions, la situation sécuritaire dans l’est du pays, mais aussi la crise politique née de l’absence des élections dans les délais constitutionnels. Ce sont les deux axes sur lesquels l’Eglise catholique s’investit en RDC.
Le pape François avait parlé de « silence honteux » deux jours après le massacre de Rwangoma perpétré dans la nuit du 13 au 14 août dernier, et après deux ans de tueries dans le territoire de Beni. « Preuve que le pape suit de près la situation dans les Grands Lacs », a dit monseigneur Montemayor à Rfi.
Au lendemain de sa visite sur les lieux du drame, le nonce n’avait pas mâché ses mots. « Premier responsable de la sécurité: le gouvernement, aucun doute là-dessus », avait-il dit. Il avait également demandé à la Monusco de faire plus pour protéger les civils et annoncé que le Vatican allait envoyer une délégation à New York pour interpeler le conseil de sécurité qui «dort un peu », avait commenté Monseigneur Montemayor.
Mais ce n’est pas le seul front sur lequel l’Eglise catholique est engagée et entend avoir son mot a dire. La conférence épiscopale (Cenco) a diligenté une mission de bons offices auprès des acteurs de la crise congolaise, mais a posé ses lignes rouges, concernant sa participation au dialogue national qu’elle souhaite plus inclusif. L’é9lise appelle le gouvernement à faire plus en termes de libération de prisonniers politiques. Mais surtout, la Cenco demande le respect strict de la Constitution, notamment dans ses articles verrouillés comme l’alternance politique et la durée du mandat du président, menaçant de claquer la porte.
Le Nonce, lui, a rencontré le président de la République du Congo, Dénis Sassou Nguesso, lors de son passage à Kinshasa et incite au rapprochement entre la Cenco et le patron de la Monusco pour « une meilleure coordination des efforts ».
Le dialogue national politique s’achève cette semaine. Ces pourparlers, boudés par les forces majeures de l’Opposition, sont censés trouver des solutions de sortie de crise en République démocratique du Congo. Cependant, malgré la tenue du dialogue, la situation politique reste tendue dans le pays.
Par AMK