Le MSR offre la preuve d’un parti solide et discipliné

Lundi 21 septembre 2015 - 10:25

Carton plein pour le Mouvement social pour le renouveau (MSR) qui a offert au pays et à l’opinion une forte démonstration de solidité et de discipline. En contradiction flagrante avec la ligne politique de la Majorité présidentielle, le Mouvement social pour le renouveau (MSR) a posé des actes de rupture dès qu’il avait constaté des tendances contraires aux prescrits de la Constitution. La révocation de son autorité morale, le conseiller spé cial Pierre Lumbi, les cadres du MSR ne se sont pas fait prier pour présenter leurs démissions à de prestigieux et juteux postes qu’ils occupaient. Admiratifs !

Ils sont solidement soudés autour des idéaux qui guident l’action de leur parti, le Mouvement social pour le renouveau (MSR). Dans un élan de solidarité à leur leader. Pierre Lumbi Okongo révoqué du poste de conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, le secrétaire général adjoint de la Majorité Présidentielle, Molisho, a déposé sa démission. La MP ayant exclu les partis membres du Groupe de 7, il ne restait plus d’autres choix que soit de désavouer le signataire de la lettre adressée au chef de l’Etat, soit de se montrer solidaire avec lui.

Après ce haut cadre du bureau politique de la N4P, c’était le rapporteur de l’Assemblée nationale, Norbert Ezadri de prendre ses responsabilités. Cet homme dont l’intégrité n’est jamais mise en doute, a pris en main le courage de ses convictions. Il a déposé sa démission auprès du bureau de la Chambre basse. Plutôt que de se plaire dans les avantages qu’offre le poste, Norbert Ezadri Eguma n’a pas réfléchi deux fois. Comme s’il ne fallait plus attendre, le rapporteur de l’autre Chambre du Parlement, le Sénat a rendu le tablier auprès du bureau. Modeste Mutinga s’est estimé en devoir de libérer le poste de la MP qu’il a occupé quasiment près de deux mandats. Il a eu un commentaire qui restera mémorable, indiquant qu’on ne peut pas reprocher aux autres de vouloir glisser et soit même vouloir s’éterniser à une fonction qui glisse depuis sans justification depuis près de dix années.

Sans doute que les cadres du MSR étaient piqués par l’aiguille de la démission. Jean-Claude Kibala, ministre de la Fonction publique, a déposé sa démission auprès du chef du gouvernement. Sans demander son reste, lui qui pilotait des projets à impact réel sur son département ministériel, cet homme efficace mais discret, a trouvé des ressorts pour ne point trahir ses idées au nom des avantages liés à un poste politique. Dans les heures qui ont suivi, le doute qui planait encore sur la démission de Dieu- donné Bolengetenge Balea n’a as démenti ceux qui l’avaient présenté comme un dur du MSR. Lui qui vient d’arriver au gouvernement par le dernier réaménagement, n’a pas daigné se contenter de la seule satisfaction du ventre et des intérêts matériels et personnels. Il a q1itté le navire en libérant le portefeuille des Affaires foncières.
La race d’hommes de dignité
Cinq personnalités d’envergure qui débarquent au motif qu’ils combattent les velléités de violation de la Constitution, cela fait non seulement grand bruit, mais la démonstration est faite que dans ce pays, parmi les cadres, la race d’hommes déterminés et attachés à des valeurs existe encore. Des hommes et femmes qui acceptent de se priver de la jouissance des avantages matériels liés à l’exercice de certaines fonctions d’Etat. Désormais, plus personne ne pourra claironner sur tous les toits que les élites congolaises ne seraient pas capables de tenir à leur ligne de conduite, même s’il faut pour cela perdre des avantages légitimes et légaux. Il faut que ce modèle d’hommes politiques soit dupliqué au sein de tous les partis politiques, estiment les observateurs neutres de la scène politique congolaise.

Les cadres du MSR, tout comme les leaders du G7 pouvaient bien se taire. Mais dans un élan patriotique, ils ont décidé de ne point cautionner ce qui peut paraître comme des velléités de pérennisation du règne du président Kabila au-delà de ce qu’exige la Constitution.

Des dilatoires inutiles

Il se constate des reniements monnayés voire arrangés au sein des partis du G7. Ces désaveux forcés, imposés aux ministres, députés et autres cadres ne résolvent pas le problème. Ceux qui ont renié leurs autorités morales respectives, renieront tôt ou tard l’autorité morale de leurs ex-autorités morales à qui, ils viennent de faire directement allégeance. Il se constate qu’il n’y a aucune conviction dans toutes ces manœuvres dilatoires. Ceux qui désavouent aujourd’hui ceux qui les avaient proposés comme mandataires, devraient adhérer au PPRD, le parti du président Joseph Kabila.

Le chef de l’Etat voire les animateurs seraient-ils dupes au point de ne pas voir cette triste réalité de retournement de vestes simplement pour des raisons personnelles ? Ce que la MP aurait dû faire, si réellement le souci qui les habitait était celui de soutenir le chef de l’Etat, il aurait suffi que tous les ministres et autres mandataires des partis membres du G7 quittent d’abord leurs postes et qu’ils se désolidarisent sans contraintes de leurs chefs de partis. Une voie qui conduit à la moralisation réelle de la classe politique. La corruption à grande échelle et à ciel ouvert en vigueur s’estompera et tous se rendront compte que la MP ne serait pas très avancée.

Par LE POTENTIEL

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