Cette marche partira de l’Avenue Ruakadingi dans la commune de Kinshasa, longera l’Avenue Kasa-Vubu jusqu’au Boulevard triomphal pour se terminer au Palais du Peuple, siège du Parlement congolais.
La grève était prévue le 11 novembre dernier mais … reportée
Cette grève, à en croire les milieux de ce Syndicat des vendeurs était normalement prévue le mardi 11 novembre 2014.
Dans une lettre datée du 6 novembre 2014 adressée au Premier ministre, dont une trentaine de copies pour information à différentes personnalités, à commencer par le Président de la République, le Syndicat s’est plié à la demande des autorités de reporter cette grève en attendant que les neuf préoccupations (que nous développons ci-dessous) soient examinées dans un cadre approprié qui est le CPCE (Cadre permanent de concertation économique) et non à travers une marche pacifique.
« Etant donné que notre Syndicat a toujours privilégié la négociation, nous reportons la grève prévue le mardi 11/11/2014 au mardi 02/11/2014 dans l’espoir que ces temps permettront au Ministre National en charge de l’Economie de convoquer le CPCE dans la nécessité d’évaluer par toutes les parties prenantes le pourquoi de la non application des mesures prises dans le cadre du petit commerce et du commerce de détails y compris d’autres points contenus dans notre lettre n° 123/BEN/SNVC/2014 du 15/10/2014 portant préavis de grève et d’une marche pacifique », lit-on dans cette correspondance sous la signature de son président Guylain Lokofo Longanga.
Jusqu’à ce jour, indique-t-on, le CPCE n’a jamais été convoqué.
Les neuf revendications du Syndicat national des vendeurs du Congo
Le motif de cette grève doublée de la marche pacifique est la non satisfaction de neuf revendications que le Syndicat a toujours présentées aux différentes autorités responsables.
La première est que les vendeurs demandent l’application de l’ordonnance-loi qui interdit aux importateurs expatriés de faire le petit commerce et de vendre en détails.
La deuxième est qu’on cesse de faire payer aux compatriotes les frais de douane au marché de Lufu (Bas-Congo) à la frontière angolaise car ces transactions se font en RDC. Les frais de douane n’ont donc aucun sens.
Une autre revendication : les vendeurs fustigent les frais bancaires qu’on leur fait payer quand ils s’acquittent des impôts, patentes et autres droits.
Ils exigent aussi le départ du comité de gestion du Marché de la Liberté qui fait payer aux petits vendeurs dudit marché des taxes indues relatives à l’achat de fiche d’occupation, de renouvellement de table (10.000 FC), macaron (10.000 FC), ce en violation des textes de loi en vigueur.
Une autre préoccupation des vendeurs est celle de moderniser les marchés car dans certains d’entre eux, il manque l’eau courante, l’électricité et même des toilettes publiques.
Ils demandent également à l’autorité de sanctionner des bourgmestres qui font payer chaque année aux vendeurs des fiches de recensement et autres taxes d’étalage.
Dans une autre revendication, le Syndicat des vendeurs demande à l’autorité la construction d’un grand marché à l’endroit où était érigé jadis le cimetière de Kasa-Vubu.
Dans le souci de protéger la classe moyenne, le même Syndicat demande que soient dispensés les petits commerçants patentés du paiement de l’impôt professionnel sur le bénéfice.
Enfin, la dernière revendication est que l’Etat doit faire tout pour que les magasins des grands importateurs soient dégagés de la proximité des marchés et autres wenze. Pour le Syndicat, l’emplacement idéal pour les grands importateurs est dans les entrepôts.
Denis Lubindi