Enjeux politiques de l’heure
Des opposants blessés par balles et d’autres arrêtés au cours de la manifestation de lundi, des kilos de journaux détruits hier par la police. La démocratie est de nouveau en péril en RD Congo !
A l’allure où vont les choses, la RDC peut basculer à tout moment dans un cycle de violence dans la mesure où les Camps politiques, dualistes, maintiennent chacun sa position.
Pour le premier camp identifié dans la majorité présidentielle, l’actuel Président de la République, Joseph Kabila doit bénéficier d’un troisième mandat politique. Peu importe la durée ou les normes constitutionnelles en vigueur.
Le camp de l’opposition ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, Joseph Kabila doit partir en 2016, comme le prévoit la Constitution. Aucun mécanisme ne sera toléré pour passer outre les dispositions constitutionnelles déterminant le nombre de mandats présidentiels.
Compte tenu du fait que l’intransigeance demeure le maitre mot dans les camps en compétition, les uns ne jurant que pour le pouvoir à tout prix tandis que les autres se battent pour l’alternance au pouvoir, la RDC se trouve désormais suspendue sur une poudrière.
Déjà, le coup d’envoi a été donné le week-end dernier avec la répression sanglante de la manifestation de l’opposition par la police qui n’entend pas faire quartier à la liberté de pensée et d’expression. Il y a eu des arrestations et des blessés suite au bras de fer entre les forces de l’ordre et les partisans de l’Opposition.
Le lundi 12 janvier, la police a enfoncé le clou en tirant à balles réelles sur les membres de l’Opposition qui tentaient de manifester devant le palais du peuple. Le bilan est particulièrement lourd : une centaine de personnes arrêtées, de nombreux blessés par balles dont certaines personnalités de l’opposition comme Kudura Kasongo. D’autres encore ont été poignardés. Rien ne présage des lendemains meilleurs à cette allure.
Tous ces dérapages sont motivés par un seul objectif : le pouvoir à tout prix. Comme si la perte du pouvoir l’est à titre définitif.
Autant on ne peut perdre le pouvoir de manière définitive, autant on ne peut le conserver définitivement. Les deux cas de figure qui semblent illustrer actuellement la RDC risque de conduire le pays aux dimensions sous continentales à la déperdition.
Chaque Congolais est appelé à faire preuve de retenue pour sauver la République de la phobie du pouvoir à tout prix.
Par G.O.