La RDC frappe aux portes du FMI et de la BM

Vendredi 15 avril 2016 - 10:36

Le ministre des Finances, Henri Yav Mulang, séjourne à Washington, à la tête d’une forte délégation d’experts congolais partis assister aux assemblées générales du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondial. Ce membre du gouvernement et sa suite sont occupés à discuter, avec des responsables et experts de ces deux institutions financières, des possibilités d’appui à l’économie congolaise, sérieusement touchée, comme celles d’autres Etats de la planète, par la basse conjoncture économique nationale et internationale. L’objectif de ce lobbying est d’obtenir du FMI et de la BM des ajustements budgétaires, afin de permettre à l’économie congolaise de supporter les chocs de l’amenuisement des recettes d’exportation de ses produits miniers, la principale source d’alimentation des caisses nationales.

Le banc congolais a principalement échangé avec les différents experts économiques internationaux autour des chocs négatifs induits par la baisse des cours des matières premières et des 28 mesures adoptées en janvier par le gouvernement congolais en vue d’impulser la relance de l’économie nationale et de la croissance. S’agissant précisément de l’état des lieux,  les experts congolais ont fait noter que le secteur minier tourne au ralenti, d’où la fermeture d’une trentaine de sociétés minières. Le taux de croissance, située autour de 9,5 % en 2014, a connu un sérieux recul pour stagner autour de 7 % en 2015. L’offre des devises a diminué au point que les réserves internationales ne représentent plus que 5 semaines d’importation, contre 8 semaines en 2014 et 9 semaines en 2013.

Les finances publiques enregistrent une baisse sensible des recettes et une contraction des réserves budgétaires, ce qui ronge la capacité de résistance de l’économique congolais aux chocs économiques internes
et externes.

Dans l’attente d’une suite favorable à sa requête, la délégation congolaise a pleinement informé les experts du FMI et de la Banque mondiale des mesures prises en interne pour stabiliser le cadre macro-économique et diversifier la production nationale. Il s’agit de renforcer la lutte contre la fraude douanière et fiscale, l’encadrement de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée), la mobilisation de l’épargne interne. Il est question aussi de réduire le train de vie des institutions publiques, de respecter la procédure de passation des marchés publics, d’améliorer le climat des affaires, de développer les infrastructures énergétiques et de transport, de diversifier la production minière, de poursuivre la réforme des entreprises du Portefeuille, de créer des banques spécialisées, d’accélérer le processus de libéralisation du marché des assurances et la mise en place des zones économiques spéciales et parcs agro-industriels, etc.

L’appui budgétaire des institutions de Bretton Wood est fort attendu par le gouvernement congolais en vue de l’accompagnement des réformes amorcées pour la croissance économique inclusive et la réduction de la pauvreté. Le pari de cheminer vers l’émergence à l’horizon 2030 reste maintenu.
Kimp