Les Associations et Regroupements des Journalistes et des Médias membres effectifs et associés de l’Union Nationale de la Presse du Congo se sont réunis les 16, 17 et 18février 2015 au siège de I’UNPC dans le but d’examiner la situation des médias fermés à travers le pays. Il s’agit de médias suivants :
-CANALKINTV (CKTV) et de la Radio Télévision Catholique ELIKYA(RTCE) dont les signaux sont coupés à Kinshasa depuis le 16janvier2015;
-Radio Télévision JUA à Lubumbashi avec le signal coupé depuis le mois de décembre 2014;
-Deux Radios et une Télévision réduites au silence à Beni depuis le 14 novembre 2014, à savoir: la Radio Liberté Beni» RALIB «, la Radio NGOMA FM et la Radio Télévision RWANZURURU (RTR);
-Radio FURU de Butembo, également fermée à la même date.
Les Associations et Regroupements des journalistes et des médias ont également évoqué les cas de fermeture des chaînes de télévision de Kinshasa Radio LISANGATV (RLTV) le 05 août 2012 et CANAL FUTUR depuis le 28 novembre 2011.
Après débats et délibérations, il ressort ce qui suit:
1. La situation générale du pays est à l’apaisement avec l’adoption harmonisée de la Loi électorale au Parlement, suivie de sa promulgation par le Président de la République, ainsi que de la publication du Calendrier électoral global par la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI pour cheminer, dans la paix, vers des élections libres, démocratiques, transparentes et apaisées.
2. Cette amélioration de l’environnement vivement souhaitée par tous doit s’élargir à tous les secteurs de la vie nationale, y compris celui des médias qui manifeste des inquiétudes de plus en plus ardentes au regard des mesures prises en contradiction avec les lois et réglementations qui régissent ce secteur dans notre pays, sans en référer aux instances de régulation et d’autorégulation.
3. La dernière mesure Il frappant les chaînes de télévision CKN et RTCE n’est pas de nature à favoriser un climat serein dans l’exercice de la profession journalistique dans notre pays. Cette situation accroit l’angoisse de la profession journalistique qui se pose mille et une questions quant au comportement à adopter au cours des campagnes électorales à venir qui seront, sans doute, émaillées de propos contrariants des uns et des autres.
4. Point n’est besoin de rappeler que le rôle des médias est crucial en démocratie en générai, et particulièrement durant le processus électoral. A cet effet, le musèlement des silences ne peuvent qu’amplifier les tensions dans le pays et compromettre dangereusement la tenue des élections dans un climat apaisé.
5. La fermeture intempestive des entreprises de presse a des conséquences socioéconomiques néfastes sur les professionnels des médias. Elle décourage l’investissement dans ce secteur, porte atteinte au climat des affaires et à la création des emplois.
6. Avec l’annonce des élections, le pays va entrer certainement dans une zone de turbulence. Ainsi donc,
-les médias sont appelés au sens de responsabilité et au professionnalisme ; -
-les instances de régulation et d’autorégulation doivent jouer pleinement leur rôle dans l’encadrement et la formation des journalistes; et -le Gouvernement doit garantir les droits des médias en sauvegardant la liberté de la presse
7. Nous en appelons au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication, CSAC, qui a dans ses attributions, entre autres, la protection de la presse et le traitement de différents dossiers litigieux, de rapporter toutes les mesures susceptibles d’inhiber l’indépendance et la liberté de la presse et d’entacher, in fine, l’image de marque de la République Démocratique du Congo.
Fait à Kinshasa, le 18 février 2015
SIGNATURES
-Kasonga Tshilunde,
Président de I’UNPC
-Polydor MUBOYAYI,
Président de I’OMEC,
-Stéphane KITUTU O’LEONTWA, Vice-président de I’ANEAP
- André IPAKALA, président de I’ANECO
-Stanis NKUNDIYE, Secrétaire Général du SNPP
- Désiré-Israël KAZADI,
Directeur de FFJ