Triste anniversaire à l’UDPS d’Etienne Tshisekedi. La messe d’action de grâce, célébrée lundi 15 février en la paroisse St Joseph à Kinshasa n’était pas encore finie lorsqu’ont éclaté des disputes dans l’assistance. Debout à la chaire, le Secrétaire général du parti, Bruno Mavungu, qui était invité à prendre la parole pour remercier les responsables de St Joseph d’avoir accepté de dire la messe, n’en croyait visiblement pas ses yeux. Pas davantage le prêtre officiant qui, quelques instants plus tôt dans sa prêche, avait exhorté les membres de l’UDPS à l’unité.
Le coq n’a pas chanté trois fois pour qu’il se rende compte qu’il a prêché dans le désert. Et dire que son appel à l’unité, à la cohésion était applaudi de deux mains et de deux pieds par " ses fidèles de circonstance " ! Sous les yeux du prélat, les esprits se chauffent, des éclats des voix se font entendre.
Les plus lucides tentent de calmer sans y parvenir des jeunes à l’origine du… désordre. Vite, le prêtre entonne la chanson " Mama Maria " pensant ramener l’ordre, mais rien n’y fait. L’office religieux s’arrête, ex abrupto.
Renseignement pris, un message de l’UDPS, daté 15 février et signé de la main du président Etienne Tshisekedi depuis Bruxelles où il est en séjour médical depuis août 2014, venait contredire les déclarations du secrétaire général du parti, Bruno Mavungu, qui, cinq jours plus tôt, avait affirmé que l’UDPS rejetait la journée ville morte projetée par l’opposition le 16 février. C’est ce message, arrivé le jour même à Kinshasa, que certains combattants voulaient voir Mavungu lire à l’église même, et non au siège du parti où devrait être délivré ledit message. Spécialement le passage où le lider maximo dit noir sur blanc apporter son soutien à la ville morte.
Selon les tenants de la ligne pure et dure du parti, l’UDPS ne peut pas passer sous silence la date du 16 février qui avait vu nombre de ses combattants tombés sous les balles de la dictature du régime mobutu.
Pour ces combattants, ne pas commémorer cette journée c’est faire le jeu du pouvoir. D’où leur colère contre le Secrétaire général Bruno Mavungu. Dans l’enceinte de l’église, c’était la bagarre entre combattants, le Sg prestement exfiltré dans une jeep d’un membre du parti.
La question que des observateurs se posent, c’est celle de savoir si Bruno Mavungu peut prendre des positions sans se référer à la haute hiérarchie du parti. Avec l’épisode de St Joseph, les jours de Mavungu sont comptés. A l’UDPS, il n’y a pas de leader en dehors de Tshisekedi. Seules ses paroles comptent. Ainsi va la vie dans ce parti.
Didier KEBONGO