L’UDPS donne l’impression de vouloir une chose et son contraire
Au cours d'une conférence de presse à Bruxelles, le secrétaire général de l’UDPS a donné l’impression de vouloir une chose et son contraire. D’un côté, il prône le dialogue politique - ce qui implique la recherche d’un compromis ou d’un consensus - tout en exigeant à "Joseph Kabila" de cèder l’impérium à Etienne Tshisekedi. Au motif, assure-t-il, que celui-ci s’est fait "voler" sa victoire lors de la présidentielle du 28 novembre 2011. Quels sont les moyens de pression dont dispose l’UDPS pour atteindre cet objectif? Pas un mot. Mavungu qui a réaffirmé "l’attachement" de sa formation politique "à la lutte non violente", brandit néanmoins l’article 64-1 de la Constitution. Celui-ci stipule : "Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution". Que voudrait en définitive l’UDPS? Des élections ou un compromis politique?
Au cours d’un point de presse qu’il a animé, vendredi 19 décembre, dans un grand hôtel bruxellois, le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Bruno Mavungu Puati, a insisté sur la nécessité de la tenue d’un "dialogue politique" conformément à l’Accord-cadre d’Addis Abeba du 24 février 2013. L’UDPS monte déjà les enchères en espérant que ces pourparlers auront pour finalité de "rétablir Etienne Tshisekedi dans son pouvoir". A en croire Mavungu, le choix de cette "option" est une "alerte préventive" pour éviter que les événements prennent une tournure pire que ce qui s’est passé au Burkina Faso. Utopique? La santé du leader de l’UDPS, l’ambiance au sein du parti, l’allocution de "Joseph Kabila" du 15 décembre et les élections de 2016 sont au nombre des sujets abordés.
La cour du roi Pétaud
L’éloignement prolongé d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, pour cause de maladie, est en passe de transformer l’UDPS en une sorte de cour du roi Pétaud. La guerre des "sous-chefs" y fait rage. Dans un appel au vitriol lancé mi-novembre dernier, des cadres non autrement identifiés de cette formation politique - tout en renouvelant leur fidélité au président de l’UDPS - ont fustigé "une intrusion inadmissible" des membres de la famille biologique de Tshisekedi "dans la gestion quotidienne du Parti". Les auteurs de ce brulot ne sont pas allés par quatre chemins en "désavouant" le secrétaire général Bruno Mavungu Puati "pour incompétence, passivité et suivisme". La même "sanction" a été infligée au secrétaire national chargé des Relations extérieures, Félix Tshisekedi Tshilombo, "pour incompétence, trafic d‘influence, usurpation, indiscipline, trahison, abus de pouvoir". Pour les observateurs, la "guerre de succession" a déjà commencé.
En convalescence depuis plusieurs mois à Bruxelles, "Tshitshi" a fait venir son secrétaire général. A Kinshasa, le déplacement de cet avocat kinois est interprété comme une "convocation". Au motif que l’heure serait grave pour la cohésion interne dans l’UDPS. Tshisekedi serait le seul élément fédérateur de tous les courants, reconnaît Mavungu.
"Le Président est en très bonne forme"
Dans son mot introductif, vendredi 19 décembre, Bruno Mavungu Puati - qui séjourne dans la capitale belge depuis le jeudi 10 décembre - dit avoir été "invité". Il a été invité par "Son Excellence Etienne Tshisekedi, Président élu de la RD Congo et Président de l’UDPS", selon la terminologie chère aux Udépésiens. Depuis les élections chaotiques du 28 novembre 2011, "Joseph Kabila" est considéré ici comme un "voleur". Il a "volé" la victoire remportée par "Tatu Etienne".
La santé d’Etienne Tshisekedi? Mavungu dit avoir "eu la joie" de trouver le leader du parti "en très bonne forme". Pour lui, il s’agit d’une "excellente nouvelle" qu’il tient à transmettre au peuple congolais dont "les millions des combattants qui se trouvent au pays et à travers le monde". Mercredi 13 décembre, les deux hommes ont d’ailleurs eu une "séance de travail". Ils ont passé en revue "la situation politique de l’heure et l’état de notre parti".
Comment va l’UDPS? "Nous sommes fier de vous dire que notre parti se porte très bien", a-t-il déclaré. Selon lui, les récents écrits "supposés émaner des organes de base de l’UDPS" s’apparentent "à une tempête dans un verre d’eau". Et de rappeler que chaque fois le président de l’UDPS a été confronté à quelques soucis de santé, certains cadres "aux ambitions démesurées, croient venu le moment de s’illustrer dans des aventures périlleuses de luttes de succession dont l’issue s’estompe, dès que le Président réapparait".
L’arrogance de "Joseph Kabila"
Abordant le volet politique, le secrétaire général de l’UDPS s’est attardé d’abord sur le discours prononcé le 15 décembre par "Joseph Kabila" devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Après avoir relevé l’"arrogance" affichée par le locataire du Palais de la nation, Mavungu a relevé que celui-ci "a réduit au silence, par les armes, toute velléité de contestation". Aussi, gouverne-t-il désormais "par défi". Pour lui, l’obstination dont fait montre l’actuel chef de l’Etat "à se cramponner au pouvoir" va mener le régime en place "à sa perte".
L’orateur s’est dit surpris de voir "Joseph Kabila" défier également la communauté internationale. Et de souligner les efforts matériels et financiers consentis par la communauté internationale pour permettre au Congo-Kinshasa de retrouver la paix, l’unité nationale et l’intégrité de son territoire. Mavungu de citer l’organisation du Dialogue intercongolais de Sun City, l’organisation des élections de 2006 et celles de 2011. Sans oublier, la réforme des forces armées et de la police et le financement de la Brigade d’intervention onusienne "qui a sauvé le pays de la menace du M23". "Où est était donc passée cette souveraineté nationale dont se targue M. Kabila?", s’est-il interrogé.
Dialogue politique
Au nom de sa formation politique, Bruno Mavungu exige l’organisation du "dialogue politique" préconisé notamment par l’Accord-Cadre d’Addis Abéba du 24 février 2013. Selon lui, ce dialogue aura pour premier objectif de "vider le contentieux électoral de 2011". Sans sourciller, le secrétaire général de l’UDPS a laissé entendre que ce sera l’occasion de "rétablir" Etienne Tshisekedi "dans son pouvoir". Ensuite : "instaurer un climat consensuel pour l’organisation des élections apaisées en 2016"; "obtenir un calendrier global devant permettre une lisibilité de la suite du processus politique"; "éviter toute modification ou révision de la Constitution ou de la loi électorale" et "obtenir l’alternance pacifique au sommet de l’état, par le départ de M. Kabila".
Tout au long de ce point de presse, le secrétaire général de l’UDPS a donné l’impression de vouloir une chose et son contraire. D’un côté, il prône le dialogue politique - ce qui implique la recherche d’un compromis ou d’un consensus - tout en exigeant à "Joseph Kabila" de cèder l’impérium à Etienne Tshisekedi. Au motif, assure-t-il, que celui-ci s’est fait "voler" sa victoire lors de la présidentielle du 28 novembre 2011. Quels sont les moyens de pression dont dispose l’UDPS pour atteindre cet objectif? Pas un mot. Mavungu qui a réaffirmé "l’attachement" de sa formation politique "à la lutte non violente", brandit néanmoins l’article 64-1 de la Constitution. Celui-ci stipule : "Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution".
Que voudrait en définitive l’UDPS? Des élections ou un compromis politique?
[Baudouin Amba Wetshi/Congoindépendant]
Selon un internaute
Que veut l’Udps ... ? la réponse est claire, l’UDPS veut la paix durable au Congo. Que ça soit e sélections, les vraies et démocratiques ou la compromis politique, ce qui compte en ce temps-ci, c’est éviter la balkanisation de notre pays et aussi mettre fin à la maltraitance de nos compatriotes de l’Est à l’Ouest et aussi à l’intérieur. Il reste à savoir : que fera-t-on de tous les criminels qui ont contribuer à toutes ces massacres qui, en toute vérité constitue un génocide silencieux. Mais, il se pose un autre problème au sein de l’UDPS même. A supposer qu’on tombe d’accord sur la proposition de Mavungu pour résoudre la crise ne RDC. A-t-on résolu la crise dans son parti ? E. Tshisekedi comme on le voit, est du genre qui personnaliser le pouvoir. Il n’a pas préparer sa succession. Mavungu aura les moyens de sa politique lorsque on sait que la masse kassaïnne qui gonfle l’UDSP est aussi la même masse qui gonfle le PPRD. D’Où la crise en RDC, est une crise de bouffons qui ne vivent que de la trahison et du débauchage. Mavungu obtiendra-t-il le soutien d’autres cadres politiciens congolais ? Rétablir E. Tshisekedi équivaudrait à la prise de nouvelles décisions voire de nouvelles lois pouvant lui faire injecter de son poste. De. A. Moleka à Mavungu en passant par J. Shabani, tous ces cadres savent-ils que l’unité de leur parti est liée à la vie de leur Président nationale ? Et le jour qu’il ne sera pas : ne vivra-t-on pas le feuilleton MPR du défunt Mobutu dont Tshisekedi fut aussi parmi les fondateurs ?
KongoTimes/LRP