La plateforme de l’Opposition dénommée Coalition pour le Vrai Dialogue (CVD) accuse le gouvernement d’avoir détourné de leur objet politique, depuis 2012 jusqu’à 2014, tous les fonds budgétisés pour l’organisation des élections, soit plus de 520 millions de francs congolais.
Au cours d’un point de presse organisé le samedi 6 décembre 2014 dans la commune de la Gombe, le Coordonateur adjoint de la Coalition pour le Vrai Dialogue (CVD), le député Koloso Sumaili, a affirmé que les montants affectés au financement des élections ont été affectés à la réalisation des projets non budgétisés (cas de quelques routes asphaltées, du projet Bukanga Lonzo, de l’hôtel du gouvernement). Cela traduit, selon lui, la nette volonté du pouvoir en place de ne pas organiser les élections.
Koloso Sumaili a fait remarquer que l’insécurité permanente et généralisée à Lodja (Kasaï Oriental), au Katanga , à Beni (Nord-Kivu) , à Kinshasa… bref sur toute l’étendue du pays, les violations répétées des droits humains, les arrestations des défenseurs des droits de l’homme , des journalistes et des acteurs politiques seraient, d’après lui, des stratégies mises en place par la Majorité au pouvoir pour justifier la non tenue des élections.
Le Coordonateur adjoint de la CVD a dénoncé le fait que la famille politique du Chef de l’Etat cherche à opérer un glissement sur la proposition de la loi Sessanga pour fausser la base d’enrôlement des électeurs. Selon cet acteur de l’Opposition, la création depuis 2O11 de l’Office National d’Identification de la Population (ONIP) et la nomination de ses animateurs, tous membres de la Majorité présidentielle, trois ans après, sont une preuve éloquente de la volonté de prolonger le mandat du Président de la République actuellement en fonctions et de ne pas respecter les échéances électorales. Il craint que les élections ne soient subordonnées à la fin du recensement, qui durerait quatre ans.
Koloso Sumaili a rappelé que suite à la faillite constatée dans toutes les institutions de la RDC, 16 Chefs d’Etat africains, y compris Joseph Kabila, avaient signé en date du 24 février 2013 l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Celui-ci était complété par la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations- Unies, qui prévoyait comme voie de sortie un dialogue politique pour résoudre la crise de légitimité issue des élections chaotiques du 28 novembre 2011, avec au bout du compte l’organisation d’élections réellement libres, transparentes et apaisées.
Le Secrétaire général du RCD-K-ML (Rassemblement Congolais pour la Démocratie –Kisangani –Mouvement de Libération), parti cher à Mbusa Nyamwisi, a rappelé que convoquées le 26 juin 2013 en violation de l’Accord –Cadre d’Addis-Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies, les Concertations nationales s’étaient tenues de septembre 2013 à octobre 2013 avec la seule famille politique du Chef de l’Etat, élargie à une poignée de délégués de l’Opposition et de la Société civile. Elles avaient débouché sur des recommandations et résolutions restées stériles jusqu’à ce jour, dont la promesse de mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale.
Vu tout ce qui précède, la CVD ne s’inscrit plus dans la logique du dialogue politique avec le pouvoir. Ce regroupement politique de l’Opposition exhorte toutes les forces vives de la Nation (partis politiques et organisations de la société civile) à se mobiliser, conformément à l’article 64 de la Constitution, pour sauver la patrie en danger.
ERIC WEMBA