(Monusco presse) Plusieurs entreprises publiques congolaises entretiennent des activités connexes dont le fonctionnement leur coûte très cher, dans le secteur de l'éducation et sanitaire qui constitue,
selon le secrétaire exécutif a.i. du centre de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l'Etat (Copirep), Alex N'kusu Dongala, de larges réseaux. Comment amener les entreprises publiques à se désengager de ces services sociaux ? C'est à cette question que réfléchissent depuis jeudi 5 juin des représentants des entreprises de l'Etat, ONG et autres experts dans un atelier d'échange et de partage d'expérience pour le traitement de la question de prise en charge des services sociaux des entreprises publiques au Cercle Gourmand (commune de la Gombe). Le programme de réforme des entreprises du portefeuille de l'Etat marquée essentiellement par le désengagement de l'Etat des entreprises publiques n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. Il entend se poursuivre avec le processus de leur désengagement de ces entreprises vis-à-vis des activités connexes, qui ne sont nécessairement pas liées à ces entreprises.
Des pesanteurs Cependant, note le secrétaire exécutif a.i. du Copirep, Alex N'kusu Dongala, dans son mot à l'ouverture de l'atelier, le programme de réforme des entreprises publiques du portefeuille de l'Etat, censé faire d'elles très bénéfiques économiques, présentent quelques pesanteurs qui le compliquent et le ralentissent. "La problématique de la prise en charge des services sociaux, constitués de réseau sanitaire, éducationnel et même récréatif est compté au nombre de ces pesanteurs. Malheureusement, constate Alex N'kusu, ces activités situées en dehors du coeur de métier de ces entreprises, constituent un obstacle majeur à l'amélioration de la compétitivité des entreprises publiques". Par conséquent, la gestion et le financement de ces activités annihilent les effets de leur redressement et entravent le processus de leur restructuration. C'est pour mettre en place une stratégie sur les responsabilités sociales des entreprises et les voies et moyens de leur prise en charge qu'est organisé cet atelier d'échange et de partage d'expérience. Quoiqu'une telle action soit porteuse "des conséquences vraies ou supposées sur la vie des travailleurs des entreprises", le Copirep entend prendre le taureau par les cornes, estimant qu'on ne peut pas faire des omelettes sans casser les oeufs.
Cependant, dans ce processus ardu, le Copirep a pris soin de ne pas y aller la tête baissée. Aussi a-t-il invité Djordja Tetroski et Amani Lwanzo du cabinet Global Competitivies Development Leadership. Ne pas s'occuper des activités connexes Djordjia Tetroski, professeur à l'université Harvard, a voulu partager sa longue expérience acquise dans le domaine de la gestion des activités connexes des entreprises dans plusieurs pays, en l'occurrence l'Inde et la Chine.
Cependant, il a prévenu les participants sur le fait qu'autant qu'il existe des problèmes spécifiques pour chaque pays, autant qu'il existe des solutions spécifiques. Tout en relevant le contraste des inégalités existantes entre des endroits très pauvres et d'autres riches, il a précisé qu'il n'y a donc pas les mêmes problèmes pour tous les pays. Ainsi la RDC a ses propres problèmes auxquels elle doit apporter des solutions spécifiques.
Aussi le cas des activités des entreprises requiert-il la participation des entreprises publiques et privées. Le professeur Djordjia Tetroski a souligné le fait que la priorité d'une entreprise (compagnie) n'est pas de s'occuper des activités sociales (éducation, santé), mais plutôt de bien faire son travail, c'est-à-dire son objet social pour lequel elle a été créée. Ce qui paraissait être un contraste avec les réalités des entreprises congolaises qui entretiennent chacune tout un réseau de ces activités, en dépit de leur situation économique - de ces entreprises. Dans son intervention, Djordjia Tetroski s'est demandé si l'aide fournie par les institutions internationales est utilisée comme il faut. Cependant, la solution à tout problème, a-t-il prévenu, ne doit pas être étendue sur tout l'ensemble d'un pays : il faut commencer par une partie du pays et, ensuite, l'étendre sur le reste du pays, après avoir expérimenté son efficacité. C'est le cas de la Chine qui a commencé avec les populations démunies. L'inefficacité des services sociaux
L'orateur, qui a souligné l'inefficacité des services sociaux n'étant pas créées pour cela, a invité la RDC à commencer à réfléchir sur les stratégies à mettre en place pour réussir ce processus. S'il y a de bonnes écoles, de bons hôpitaux, il y a toutes les chances d'avoir de bonnes entreprises. Cependant, il a conseillé de ne pas travailler sur plusieurs solutions à la fois qui échouent, mais une seule. Dans tous les cas, il a mis les participants devant leurs responsabilités : " la solution de la RDC est avec vous, c'est avec vous de la mettre en oeuvre, quitte à voir son impact ".
In fine, il a proposé la création d'un fonds spécial pour ces activités, mais il faudra penser à la structure à mettre en place. Voilà une belle occasion pour les Congolais de réfléchir des voies et moyens de faire de la RDC un pays émergent en 2030, un statut auquel elle aspire. "Allons-nous le devenir parce que nous allons continuer à offrir des services sociaux aux travailleurs en leur fournissant gratuitement l'éducation et la santé et non à toute la population congolaise ?” Une interpellation à peine voilée que le secrétaire exécutif a.i. du Copirep, Alex N'kusu, a lancée aux participants à cet atelier qui se poursuivra du 8 au 14 juin, à Port-Louis en Ile Maurice pour leur permettre de s'inspirer des expériences d'autres pays comme l'Afrique du Sud, l'Inde, le Brésil et l'Ile Maurice en cette matière.
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