Le sénateur Florentin Mokonda Bonza, président national de la Convention des démocrates chrétiens (CDC, opposition), a affirmé mardi 05 janvier 2016 à Kinshasa que « la République démocratique du Congo ne peut pas aller à l’émergence avec des routes en terre battue ».
« Nous pouvons y aller, à condition que le gouvernement finance les infrastructures routières. Avec une bonne gouvernance, et les potentiels du pays, nous pouvons arriver d’ici à 2030 à l’émergence», a-t-il déclaré dans une interview à la presse au siège de son parti politique, dans la Commune de Kasa-Vubu.
« Il n’y a pas de développement sans industrialisation »
Professeur à la Faculté des Sciences économiques de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), il est d’avis que « pour qu’un pays accède à l’émergence, il y a des conditions ».
«Aujourd’hui, le Congo-Kinshasa, pour prétendre à l’émergence, doit avoir des infrastructures - des aéroports, des chemins de fer, des ports - pour permettre la circulation et avoir de l’électricité », a souligné Mokonda Bonza.
« Il n’y a pas d’industrialisation sans énergie. Il n’y a pas de développement sans industrialisation. Le Congo-Kinshasa exporte des produits miniers. Il faut que le Congo exporte des produits manufacturiers. Le Congo doit être industrialisé. Nous devons développer l’agriculture. Nous devons transformer les produits de bois par exemple. Nous ne devons pas exporter les produits miniers à l’état brut», a-t-il insisté.
L’ancien directeur du Bureau présidentiel sous le régime du Maréchal Mobutu a déploré le fait que « le pays n’a pas encore des industries., la RDC n’a pas encore 20.000 Km de routes asphaltées ».
Alternance démocratique en novembre 2016
« Nous allons à l’émergence sans un capital humain, qui soit capable d’être compétitif, de rivaliser avec la recherche de développement. On ne s’occupe pas de l’essentiel. C’est l’essentiel qui doit nous amener vers l’émergence », a expliqué le sénateur Mokonda.
Il a également accusé le gouvernement central de « violer les lois du budget et de finances ».
« La Cour des comptes a refusé de donner la déclaration de conformité à la reddition des comptes pour l’exercice budgétaire de 2014 », a noté le sénateur, rappelant que « les deux Chambres du Parlement ont été rejeté la reddition des comptes ».
« Près d’un milliard de dollars américains a été dépensé pour des réalisations non reprises dans le budget », a-t-il encore stigmatisé.
Le sénateur a notamment plaidé pour l’espérance d’une alternance démocratique en novembre 2016, qu’il a présentée comme « une année formidable pour le destin du peuple congolais face aux défis d’un passage du flambeau civilisé ».
Poursuivre la bancarisation pour créer un environnement économique
En outre, le sénateur Florentin Mokonda Bonza a soutenu que « la bancarisation n’est pas un objectif de politique économique, arguant que « ce n’est qu’une technique qui permet au gouvernement de ramener tous les billets dans les circuits bancaires et qui permet de supprimer les détournements ».
Cependant, a-t-il indiqué, la bancarisation de la paie, initiée en 2012 par le gouvernement du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, « doit se poursuivre » parce qu’« il faut faire mieux, il faut encore faire plus ».
Regrettant qu’il n’y ait « pas de banques à Isiro, à Boende, il y a beaucoup de coins, où il n’y a pas de banques », Mokonda Bonza a précisé que « le rôle du gouvernement, c’est de créer un environnement, qui puisse inciter des banques, des institutions de micro-finance à s’installer dans les chefs lieux des provinces et des territoires ».
« Ce serait mieux de créer un environnement économique et sécuritaire, qui puisse permettre aux banques de se déployer à l’intérieur du pays, pour réduire les détournements », a-t-il recommandé.