Depuis quelques mois, la Police de la circulation routière achemine à Mitendi (ouest de la ville ), des dizaines de mini bus Mercedes 207 saisis sur les artères de la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC) et retirés de la circulation routière pour « de nombreux accidents ayant causé beaucoup de mort s ».
Pour justifier cette grave décision, les autorités ont cru bien faire d'épouser l'entendement des Kinois qui ont donné à ces engins l'épithète d’« Esprit de mort.
Actuellement, des centaines de ces véhicules sont entreposés à Mitendi. Alors qu'ils roulaient au moment ou ils y ont été acheminés, la quasi totalité d'entre eux sont devenus des épaves. Pourquoi ?
Roues, batteries et autres pièces importantes sont allègrement démontées par des inconnus qui, vraisemblablement les revendent aux mécaniciens et autres propriétaires de ce même genre d'engins qui continuent à rouler à Kinshasa.
Qui empoche l'argent généré par la vente illicite des pièces volés sur les 207 en fourrière à Mitendi ? Pourquoi avoir mis en fourrière certains 207 et laissé d'autres continuer de circuler ?
Deux poids deux mesures. Tandis les propriétaires des véhicules saisis pleurent, les autres continuent à tirer profit des leurs. Le nombre des prolétaires, des chômeurs et autres individus sans revenu ne fait qu'augmenter. Il n'était pas nécessaire de pénaliser les uns au profit des autres pour protéger les usagers des véhicules de transport en commun.
OTCZ, SOTRAZ, CITY TRAIN, STUK …
Kinshasa comptait de nombreux transporteurs dont la quasi totalité a disparu de la circulation sans tambour ni trompette. L'OTCZ, la SOTRAZ, CITY TRAIN, STUK … sont, toutes, mortes de leur belle mort alors qu'elles étaient des entreprises gérées par des professionnels.
Parallèlement à ces sociétés, on comptait des transporteurs privés, notamment les légendaires bus Fula Fula dont André Motors était le leader.
Les autorités n'avaient pas été contraintes de retirer les Fula Fula de la circulation sous prétexte qu'ils tuaient beaucoup de personnes. Actuellement, le nombre des victimes des accidents des Wewa ne baisse bas, au contraire. Pourquoi les autorités n'interdisent-elles pas ces engins ?
La protection des personnes et de leurs biens incombe à l'Etat qui doit également veiller à la baisse du taux de pauvreté.
Retirer de la circulation les bus 207 parce qu'ils incarneraient l'« esprit de mort » est tout simplement surprenant. Car, tout véhicule quelle que soit sa marque est susceptible de causer un accident mortel.
L’« esprit de mort », si « esprit de mort » il y a, est à dénicher chez les conducteurs. En effet, il n'est un secret pour personne qu’un grand nombre des conducteurs des bus 207 ignorent le code de la route.
On aurait dû commencer par soumettre tous les conducteurs des véhicules affectés au transport en commun au recyclage et procéder à la vérification de l'état mécanique de tous es engins avant de prendre la décision ultime de les retirer de la circulation.