Cela paraissait aux yeux des sceptiques hier comme une mission impossible, en référence bien sûr aux mauvaises pratiques devenues presqu’une deuxième nature de la plupart des compatriotes. C’est le contraire qui a été vécu. On est là dans le domaine des constructions anarchiques en République Démocratique du Congo dont l’épicentre se trouve être dans la capitale, Kinshasa.
Le Directeur général de la SCTP (Société Commerciale des Transports et des Ports) Kimbembe Mazunga en a fait la preuve la semaine dernière, lorsqu’il a opté sans la moindre hésitation pour la démolition de toutes les constructions érigées anarchiquement le long de la voie ferrée, plus précisément au niveau de la gare Ndolo, au quartier Bon Marché.
Après le recoupement des informations, Le Phare a appris que le numéro un de la SCTP est déterminé à protéger la voie ferrée, comme tous les autres sites de la société qui sont, à ce jour, envahis par des constructions anarchiques.
Par ailleurs, on signale que la démolition des constructions anarchiques de Ndolo n’est qu’un début d’une grande opération que le staff dirigeant compte entreprendre en vue de nettoyer tous les sites envahis, qui constituent le patrimoine de l’entreprise. Sans quoi, le plan d’action du comité de gestion visant la relance totale des activités de l’ex-ONATRA sera voué à l’échec. Et par là, redorer le blason terni de ce géant des transports et des ports qui était curieusement, ces dernières années, classé parmi les entreprises de l’Etat dites « canard boiteux ». Alors que non seulement la société a fait preuve de sa grandeur dans le passé dans divers secteurs de la vie, mais également n’a rien perdu de ses atouts pour relancer ses activités d’antan.
En plus, la haute direction de la Société Commerciale des Transports et des Ports tenait à lancer ce signal fort avant la reprise du train express Kinshasa – Matadi intervenue en fin de semaine, en guise d’alerte pour que tous ceux qui sont impliqués dans la pollution du patrimoine de la société prennent déjà des dispositions avant que les bulldozers ne passent à l’action.
«SOCOPAO» dans la fièvre des bulldozers !
Ndolo n’est pas le seul site envahi par des inciviques au détriment du patrimoine de la SCTP avec des constructions anarchiques qui mettent à mal le plan d’aménagement du rail tel que préconisé par les dirigeants.
Concernant la voie ferrée Kinshasa – Matadi, les sites envahis par des constructions anarchiques sont nombreuses, Ndolo, SOCOPAO 1 et 2, Kingabwa, Kisenso, Lukaya, etc.
Cette réalité amère est aussi vécue dans le domaine social où des maisons de la société sont occupées par des gens qui n’ont pas de contrat avec la SCTP. Ici, les choses sont encore plus compliquées s’il faut examiner les statuts de ceux qui occupent les maisons de la société. Plusieurs catégories non habilitées jouissent indûment du patrimoine de l’entreprise, alors que des ayant-droits manquent où loger.
Parmi ces catégories, il y a entre autres des retraités dont les contrats ont déjà été bouclés avec la société par le paiement du décompte final il y a plusieurs années. Pire, certains hauts cadres à qui on paye les loyer occupent les maisons de la société. C’est aussi le cas de certaines personnalités qui occupent des maisons sans avoir aucun lien avec l’entreprise.
Voilà des situations qui favorisent le coulage des recettes qui devraient entrer dans la caisse de la société afin d’aider à la satisfaction de nombreux besoins qui se posent pour la rentabilité de l’entreprise et le bien-être de ses employés.
Il est à espérer que Kimbembe Mazunga ne va pas s’arrêter en mi-chemin comme on le constate souvent pour des dirigeants qui jouissent de la confiance des travailleurs et du public en général. Mais, il doit pousser son courage jusqu’au bout en vue de libérer l’ex-ONOTRA des démons de la paralysie.
Dom