La session parlementaire d’avril s’est clôturée hier à l’Assemblée nationale après avoir brossé un tableau élogieux des activités des députés au cours de ladite session. C’était l’occasion pour le président de la Chambre basse du Parlement d’annoncer qu’aujourd’hui le chef de l’Etat recevra les parlementaires à la Cité de l’Union africaine dans le cadre des consultations politiques.
Rien n’exclut cependant la possibilité d’une session extraordinaire si la procédure est respectée. Le président de l’Assemblée a expliqué que si les députés en expriment l’opportunité, cela devra intervenir endéans une semaine dès le jour de la clôture de ladite session. Tout dépendra en tout état de cause de la volonté du président de la République.
Nul n’est besoin de rappeler qu’en dépit de toute la volonté du bureau de l’Assemblée nationale, beaucoup de questions sont demeurées pendantes dont celles liées aux prochaines échéances électorales.
L’Assemblée a eu notamment à recaler samedi 13 juin dernier le projet de loi portant répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections municipales et locales. Ce projet comporte « des problèmes qui doivent nécessairement être réglés”, a justifié Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale. Une décision qui a mis d’accord les députés tant de l’Opposition que de la Majorité.
La loi sur la répartition des sièges pour les élections municipales et locales est un préalable pour que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) puisse lancer l’appel à candidatures à ces scrutins prévus le 25 octobre de cette année. La Ceni a reporté le début du dépôt de candidatures aux élections communales et locales prévu le 26 mai, faute d’avoir la loi sur la répartition des sièges.
Certains députés ont estimé que le projet de loi tel que déposé, par le gouvernement ‘ne reflète pas là réalité de terrain parce les donnes qu’il contient ne sont pas basées sur un recensement de la population. De plus, explique les mêmes sources, le projet du gouvernement manque de cohérence interne. Certaines circonscriptions qui comptent plus d’électeurs ont moins de sièges comparés à des circonscriptions qui ont peu d’électeurs.
Déjà, ce projet de loi attendu à l’Assemblée nationale le 4 avril 2015 n’a été déposé que le 3 juin. A moins de convoquer une session extraordinaire du parlement, les députés sont supposés aller en vacances dès ce lundi 15 juin jusqu’au 15 septembre.
Face aux contraintes du calendrier qui se profilent, Henri-Thomas Lokondo, député de la Majorité, ne croit plus en l’organisation des élections communales, locales et municipales le 25 octobre 2015 comme le prévoit la Ceni.
« Nous allons en vacances pendant trois mois. Il serait techniquement impossible qu’elles soient organisées. C’est une manière de faire voir aux gens aussi que la volonté politique n’y était pas.
On ne peut pas nous présenter une loi aussi importante en retard comme ça, l’épineux problème financier, il est évident que les élections seront reportées pour 2017 », analyse-t-il.
En attendant, la Ceni avait conditionné le lancement d’inscription des candidats aux élections municipales et locales à l’adoption et la promulgation de cette loi. Le rapporteur de la Ceni a avoué à cet effet : « Si c’est une décision remise, la Ceni attend, il n’y a pas de problèmes ». Cette session extraordinaire pourra durer 30 jours tout au plus.
Par LP