Des habitants du groupement Bandiangu, en territoire d’Irumu (Province Orientale), ont initié une pétition contre le projet de création d’une réserve de chasse dans la plaine de la Semliki. Pour eux, cette initiative du gouvernement provincial risque de réduire davantage l’espace dont ils disposent pour paître leurs troupeaux. Cette pétition signée majoritairement par des éleveurs a été rendue publique vendredi 30 janvier à Bunia, chef-lieu de l’Ituri. Elle invite l’autorité provinciale à surseoir son projet. De leurs côtés, les autorités parlent d’agitation prématurée.
Pour les pétitionnaires du groupement Bandiangu, leur entité ne dispose pas d’espace suffisant pour accueillir une réserve de chasse.
«Les communautés de la Semliki se plaignent qu’il n’y a pas d’espaces. Où est ce que les éleveurs iront paître leurs troupeaux», a interrogé Pascal Kakoraki, leur porte-parole.
Les pétitionnaires soupçonnent le gouvernement provincial de tenter d’obtenir leur consentement pour, ensuite, les déguerpir de cet espace.
En réaction, Emmanuel Kasongo, conseiller du gouverneur Jean Bamanisa, a rappelé aux pétitionnaires les prérogatives de l’Etat en matière foncière.
«L’espace foncier ou forestier est géré par l’Etat. C’est d’abord une propriété de l’Etat», a-t-il déclaré.
Il a cependant assuré qu’il y aura une étape de délimitation qui sera faite en accord avec la communauté.
En décembre 2014, une délégation du gouvernement provincial et de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), en provenance de Kisangani, a effectué une mission de reconnaissance dans la plaine de la Semliki en prévision de la création d’une réserve de chasse.