C’est le grand soulagement, depuis le dernier week-end, dans le cercle des membres de l’exécutif national congolais après la sortie du rapport du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) sur le l’Indice de Développement Humain pour l’année 2014. En effet, le classement mondial dévoilé à cette occasion fait état de la montée de la République Démocratique du Congo à la 174me place contre la 186me occupée consécutivement en 2012 et 2013.
Cette double contre-performance, rappelons-le, avait donné lieu à une vivre polémique autour des résultats de l’équipe Matata, que d’aucuns estimaient ne pas refléter l’état réel des finances publiques, de la production intérieure, des infrastructures de base, du climat des affaires, de la santé, de l’éducation, de la desserte en eau potable et électricité, de la bancarisation, etc. En son temps, le chef du gouvernement congolais faisait remarquer, sans convaincre grand monde, que les réformes économiques qu’il venait d’amorcer en 2012 s’inscrivaient dans la durée. Autrement dit, les Congolais devaient se montrer patients s’ils tenaient à en récolter les fruits à court et long terme.
Deux ans après, le PNUD vient de donner raison au Premier ministre congolais, en validant les progrès économiques réellement accomplis. C’est le lieu de saluer le travail abattu en amont comme en aval, depuis pratiquement dix ans, sous la conduite du Chef de l’Etat, par tous les gouvernements qui se sont succédé sous les cieux congolais, dans le but de rendre le pays fréquentable par les institutions de Bretton Woods et les bailleurs étrangers, mais aussi attractif pour les investisseurs nationaux.
Certes, en dix ans, la RDC a considérablement évolué, en partant d’un budget minable tournant autour de 400 millions de dollars pour afficher, cette année, environ 9 milliards de dollars américains. On croit savoir que la voie du progrès largement déblayée par le gouvernement Muzito à partir de 2008, et concrétisée par l’atteinte du Point d’Achèvement de l’Initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) en juin 2010, synonyme d’effacement d’une importante partie de notre dette extérieure chiffrée autour de 14 milliards de dollars américains, a constitué un déclic décisif pour la suite.
L’équipe Matata s’est pratiquement engouffrée, à compter de mai 2012, dans une brèche qui ne demandait qu’à être élargie positivement. Lancé dans une ambitieuse politique d’accroissement des recettes publiques et de compression des dépenses publiques, le Premier ministre avait réussi à réduire l’inflation et à porter le taux de croissance autour de 8,1 %. Par ailleurs, il a été constaté la poursuite des travaux d’aménagement et de réhabilitation des infrastructures routières, ferroviaires, fluviales sanitaires, sociales, scolaires et autres sur l’ensemble du territoire national.
En plus, la maîtrise progressive des effectifs de l’administration publique, de l’armée, de la police et des services spéciaux à travers la bancarisation des salaires, les actions d’appui aux secteurs agricoles et industriels, la suppression des barrières juridiques et administratives qui bloquaient les affaires, avaient paru au départ comme des pilules amères avant de se transformer, par la suite, en initiatives positives partagées par le grand nombre.
Ce qu’il faut à présent souhaiter est que les décideurs politiques congolais ne commettent pas l’erreur de dormir sur leurs lauriers. Car, le grand pari à gagner reste la traduction de toutes les performances économiques dans le vécu quotidien du Congolais moyen, contraint de serrer encore la ceinture pour sa survie, frappé par le chômage, toujours incertain de son lendemain, vulnérable face aux maladies et épidémies, incapable de se loger et de se nourrir décemment, d’assurer une instruction de qualité à ses enfants, de voyager dans des conditions dignes d’un humain, etc.
Déjà perceptibles au niveau du cadre macro-économique, les performances saluées par le Pnud à travers son rapport IDH 2015 tardent à toucher le vécu quotidien du grand nombre. Il est à espérer que ce challenge là va être gagné dans les mois à venir, afin que ce qui est apprécié au niveau mondial soit le reflet fidèle de la situation du commun de Congolais.
Kimp