AFRIQUE - La ministre des Affaires étrangères du Rwanda a déploré dimanche le discours de François Hollande tenu ce week-end à Dakar lors du sommet de la Francophonie. Le président français avait déjà critiqué un chef d'Etat africain en 2012 : Joseph Kabila. Marche arrière toute. François Hollande a été contraint de rectifier le tir dimanche lors d'une conférence de presse clôturant le sommet de la Francophonie, qui s'est déroulé ce week-end à Dakar, au Sénégal. "La France n'est pas dans une posture qui serait celle de donner des leçons au nom de je ne sais quelle prétention et ce pour quelque continent que ce soit", a-t-il souligné.
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Un peu plus tôt toujours dimanche, la ministre des Affaires étrangères du Rwanda Louise Mushikiwabo n'avait pas apprécié les propos jugés paternalistes de François Hollande, qui avait mis en garde samedi "les dirigeants qui voudraient s'accrocher au pouvoir à tout prix" et vanté "les leçons" démocratiques en Tunisie et au Burkina Faso.
"Il n'y a pas de leçon de donner"
"Je trouve ça gênant qu’un président qui est avec ses pairs, ici, au sommet de la Francophonie ne vienne pas discuter avec eux, mais dicter ce qui devrait se passer dans leur pays", avait expliqué la responsable de la diplomatie rwandaise à France 24 et RFI. Louise Mushikiwabo regrettait l'attitude "très inélégante" de la part d'un président Français visant sans les nommer les chefs d'Etats du Rwanda, du Burundi, du Congo-Brazzaville et de la République démocratique du Congo (RDC).
Ce n'est pas la première fois que le locataire de l'Elysée est épinglé pour s'être immiscé dans la vie politique d'un Etat africain . Lors du précédent sommet de la Francophonie à Kinshasa (RDC) en octobre 2012, François Hollande s'en était déjà pris à son homologue de la RDC Joseph Kabila : "Ici nous sommes dans une démocratie dont le processus n'a pas été encore complet, c'est le moins que l'on puisse dire, il y a encore des réalités inacceptables", avait-il alors déclaré, tandis que Joseph Kabila avait réagi, s'estimant "fier de la démocratie exercée dans ce pays".
La ministre déléguée à la Francophonie de l'époque Yasmina Benguigui n'avait pas hésité au même moment à prendre quelque peu ses distances avec François Hollande. "Il n'y a pas de leçon à donner, il y a simplement un curseur à faire bouger", avait-elle estimé. Comme une volonté de corriger le tir, déjà...