Les sénateurs ont voté hier mercredi la loi autorisant la ratification du traité relatif au projet hydroélectrique Grand Inga signé entre la République démocratique du Congo et la République Sud africaine. Cette loi a été votée à l’unanimité. Les 76 représentants du peuple à la chambre haute du Parlement présents hier dans la salle des Conférences Internationales du Palais du peuple ont voté oui.
Sur le site d’Inga, la RDC dispose d’un important potentiel de 44 000MW capable d’alimenter non seulement le marché national, mais également les marchés régional et continental. La transformation de ce potentiel permettra de disposer d’une régie propre et renouvelable à un coût exceptionnellement bas par rapport au coût moyen de production observé sur le continent.
L’attractivité de cette énergie et l’existence d’une demande forte ont rendu possible l’option levée par l’Etat de développer Inga en partenariat public-privé afin de limiter les financements devant provenir du trésor public en laissant la place à un maximum de contributions du secteur privé. Pour sa réalisation, ce mode de développement nécessite des débouchés crédibles et solvables.
C’est dans ce contexte que la RDC et la RSA ont convenu de collaborer étroitement pour le développement du projet Grand Inga dans la province du Bas-Congo en vue d’accélérer la mise en valeur de ce site exceptionnel. Après le Protocole d’Accord signé entre les deux pays à Lubumbashi, le 12 novembre 2011, un traité de coopération pour le développement du site d’Inga a été longuement négocié sous la houlette de deux chefs d’Etat et signé à Kinshasa, le 29 octobre 2013.
Visant la transformation rapide par phases du potentiel d’Inga en énergie utile, ce traité a pour objet : identifier et affirmer les engagements respectifs de deux pays ; mettre en place les structures fonctionnelles nécessaires à sa mise en œuvre ; permettre aux deux pays de souscrire les engagements relatifs au projet ; développer un cadre favorable pour faciliter la mise en œuvre du projet.
Ce traité s’articule autour de 21 articles qui s’inspirent des principes suivants : la reconnaissance de la propriété et de la souveraineté de la République démocratique du Congo sur le site d’Inga, un patrimoine du peuple congolais ; le leadership de la RDC dans le processus de développement d’Inga, à travers une agence nationale à créer en 2014 ; la nécessité d’accélérer le développement du site d’Inga.
La durée du traité est limitée à 10 ans pour constater la concrétisation des engagements d’achat et d’investissements prévus par la République d’Afrique du Sud sur la première phase du projet. Cette durée ne sera étendue que si avant son terme, les engagements pris sont respectés ; la reconnaissance du caractère régional et intégrateur du projet, la RDC pouvant alimenter tout pays demandeur d’énergie d’Inga, après satisfaction de ses propres besoins ; la garantie d’un débouché fiable et solvable pour l’énergie à générer par le projet facilitant sa bancarisation. La République d’Afrique du Sud s’engage à acquérir 2500MW sur la première phase du projet qui produira 4800MW et à se procurer en priorité jusqu’à 30% de l’énergie des phases suivantes.
La RDC quant à elle, s’engage à prélever 2300MW sur la première phase du projet, et jusqu’à 70% de l’énergie des phases suivantes pour ses besoins et ceux des autres pays. La RSA, tout comme la RDC, pourra prendre une participation active de 10 à 15% dans le capital de la société appelée à développer le projet Grand Inga. Ce qui entrainerait d’importantes perspectives de retombées économiques et financières bénéfiques pour le pays.
C’est dans cet ordre d’idées, et pour l’intérêt du peuple congolais, devant bénéficier à temps plein l’énergie électrique produite dans son propre pays, que le Parlement accorde l’autorisation de ratification. Fini donc le délestage dans un avenir lointain.
Nienga