L’Accord-cadre d’Adis Abeba considéré comme l’accord de l’espoir pour le retour définitif de la paix dans la région de Grands Lacs, connaît non seulement une lenteur, mais aussi quelques ratés dans sa mise en œuvre par les parties prenantes. Ce constat qui ne peut surprendre personne, est celui de nombreux observateurs et aussi des membres du groupe technique de travail pour le suivi qui relèvent sans complaisance que depuis la signature de cet accord, le 24 février 2013, il y a eu certes des avancées notables, mais qu’il persiste encore de nombreux problèmes qui font qu’à l’Est de la RDC, la paix durable tarde à venir et la sécurité est devenue une denrée rare dans cette partie du pays.
A la base, l’activisme débordant et saisonnier des groupes armés locaux ou des rebelles étrangers qui se signalent par de nouvelles incursions en territoires congolais. Ces forces négatives se livrent au massacre des populations civiles et au pillage de leurs biens, avant d’exiger le respect des engagements pris par les parties prenantes dans l’Accord-cadre d’Adis Abeba.
Si le premier rapport publié lors de l’anniversaire de la signature de cet accord, le 24 février 2014, par les membres du groupe de travail de suivi, en avait relevé quelques pesanteurs, il en est de même du second rapport rendu public le 17 septembre 2014.
C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’une délégation des membres du groupe de travail de suivi au sein duquel siègent des membres de la société civile du Congo, s’était rendue dernièrement à Bujumbura, en République du Burundi.
Objet de cette mission, faire le plaidoyer auprès des institutions et personnalités impliquées dans la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Adis Abeba et de la résolution 2089 du Conseil de sécurité de Nations Unies, en vue de l’application des recommandations faites dans leur premier rapport.
Entre autres recommandations, il s’agissait pour les acteurs et autres parties prenantes de s’approprier cet accord-cadre d’Adis Abeba pour sa mise en œuvre sans atermoiements. C’est dans le cadre de cette appropriation et en partenariat avec d’autres organisations continentales et régionales qu’il a été mis en place, un groupe de travail chargé d’assurer le suivi pour un contrôle citoyen de la mise en œuvre des engagements pris par les Etats signataires, particulièrement la RDC.
A Bujumbura, les membres du groupe de travail de suivi ont eu plusieurs réunions présidées par l’ambassadeur Aboubacar Diara, qui est l’envoyé spécial de l’Union africaine pour la région de Grands Lacs et président du groupe de hauts représentants des chefs d’Etat signataires de l’Accord-cadre d’Adis Abeba. Pour Nickson Kambale, secrétaire exécutif du Centre pour la gouvernance, et membre du groupe de travail de suivi, abordé hier 4 novembre 2014, par Le Phare, les réunions de Bujumbura ont une fois de plus, souligné la nécessité et l’urgence d’accélérer la mise en œuvre des engagements pris par les Etats signataires.
Les participants ont évalué le processus de la mise en œuvre des recommandations du premier et du second rapports des membres du groupe de travail de suivi et noté qu’il y a lieu de tout mettre en œuvre pour que le processus de paix soit accéléré.
L’ambassadeur Aboubacar Diara, envoyé spécial de l’Union africaine pour la région de Grands Lacs, a apprécié particulièrement les propositions faites par les membres de la société civile au groupe de travail de suivi pour renforcer le contrôle citoyen de la mise en œuvre de ces engagements pris par les Etats signataires.
Entre autres engagements, signalons l’organisation des négociations avec toutes les forces politiques de la RDC pour assainir le climat politique et sauvegarder un environnement démocratique où les droits fondamentaux de la personne humaine sont respectés, et où les partis politiques exécutent librement leurs activités. Il y a aussi l’organisation d’un dialogue franc sans exclusive devant déblayer le terrain pour la tenue des élections démocratiques, libres, transparentes et apaisées.
J.R.T