A la veille d’un processus électoral, jusqu’ici non consensuel et qui menace la fragile stabilité de la RD-Congo chèrement acquise, la pression sur Joseph Kabila n’est pas prête de retomber. Sur Kabila « pèse une présomption de pyromane » nous a confié un diplomate. Vigilante, la communauté internationale ne relâche pas sa pression sur le régime, elle qui s’était fait avoir en 2011 ne veut plus se faire rouler à nouveau. Tirant les leçons du passé, elle est en mode « prévenir plutôt que guérir ». Sa pression va crescendo. C’est dans une ambiance politiquement délétère (procès Kamerhe, arrestations diverses et expulsions des activistes des droits humains, etc) qu’une délégation des parlementaires de l’Union européenne (UE) est attendue début avril en Rd-Congo. Au menu de leurs discussions avec les autorités rd-congolaises : processus électoral et droits humains, essentiellement. La délégation de l’UE va rencontrer le président du Sénat, Léon Kengo Wa Dondo, et le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku. Les parlementaires sont préoccupés par l’incarcération de leurs homologues députés à cause de leurs opinions politiques. C’est le cas notamment du Secrétaire général de l’UNC, Jean Bertrand Ewanga et DiomiNdongala qui croupissent à la prison de Makala (CPRK). Ewanga partage cette galère avec d’autres anciens parlementaires comme le bâtonnier Jean-Claude Muyambo et VanoKiboko. Bondée la prison de Makala ne refuse pas du monde, elle en veut encore plus. Ainsi sont retenus illégalement les activistes des droits humains et des journalistes, notamment : Christopher Ngoy et Mike Mukebay. Les uns et les autres le sont pour des motifs aussi simplistes que fallacieux comme l’ont démontré « l’affaire y en a marre ». Une affaire qui a fini de forger, une bonne fois pour toute, l’opinion nationale et internationale sur la vraie nature du régime de Kinshasa. Les rapports entre la communauté internationale et le régime de Kinshasa n’ont jamais été aussi tendus. Preuve supplémentaire, l’empressement suspect à faire partir la Monusco au nom d’une souveraineté frelatée. En fait, à l’approche de grands enjeux électoraux, la Monusco est devenue un témoin plus que gênant pour le régime soupçonné de préparer le chaos. La Monusco ne veut plus jouer au Ponce Pilate comme elle l’avait fait en 2011, elle qui a un mandat de stabilisation ne peut pas s’offrir le luxe de laisser derrière elle un chaos après avoir investi des milliards en RD-Congo. Cette question de la Monusco sera aussi abordée par la délégation de l’UE. La délégation des parlementaires aura fort à faire pour ramener les autorités rd-congolaises aux bons sentiments. Les parlementaires UE ont donc du pain sur la planche car Kinshasa se braque de plus en plus
lorsqu’il s’agit des droits humains et du processus électoral sur lequel pèse une vingtaine de contrainte dont une, budgétaire, qui constitue le véritable goulot d’étranglement des élections futures.