Aujourd‟hui, les regards convergent vers l‟Assemblée nationale où le Premier Ministre, Matata Ponyo, va se prêter à un exercice annuel de présentation du projet de loi des finances, pour 2015.
Déjà, en septembre 2014, lors du dépôt de cet instrument au Bureau de la chambre basse, Matata s‟était félicité de l‟avoir fait dans le délai et ce, pour la toute première fois dans l‟histoire de la RDC. La hauteur du budget avoisine les 9 milliards de dollars américains. C‟est à la fois énorme et moindre. Enorme, parce qu‟il est parti de quelque 300 millions de dollars américains depuis la 2e République. Moindre, c’est évident, au regard des défis combien majeurs qui se dressent devant une République de près de 80 millions d‟habitants. La reconstruction du pays, qui passe par la modernisation des infrastructures routières, scolaires, universitaires, hospitalières…, la réforme de l‟administration publique, de la police nationale, de l‟armée et des services de sécurité, de façon à les hisser au niveau du standard international. Mais aussi, la sempiternelle question de la décentralisation ainsi que des défis économiques, pour l‟amélioration du climat des affaires et des investissements. C‟est là que, ingénieux, Albert Yuma, président du patronat congolais, la FEC, a réuni députés et sénateurs, le jeudi 9 octobre 2014, pour faire connaître, à ces derniers, les insuffisances contenues dans ledit projet de loi de finances. Que ce projet de loi est limité sur les plans juridique et économique. Qu‟il faut respecter la volonté du constituant, en faisant un distinguo entre la loi de finances et la loi fiscale.
Dans le domaine de l‟agriculture, modifier certaines dispositions de cette loi etc. A dire vrai, Matata n‟aura pas la tâche aisée, parce qu‟il est mis sous les grilles. Fort des éléments obtenus de la FEC, députés et sénateurs ne manqueront pas de saisir au bond l‟occasion, pour enfoncer le champion de la stabilité du cadre macroéconomique. Des litanies des questions lui seront sans nul doute adressées. Par ailleurs, passera aussi sous les grilles, un des ministres du gouvernement. Daniel Mukoko Samba est dans l‟oeil du cyclone. Une motion de défiance que le député Clément Kanku ficelle, avec minutie, lui sera adressée incessamment.
C‟est à propos de 207 millions de FC qui seraient «détournés», «défalqués» ou «affectés» autrement que pour le compte de l‟opposition politique, dit-on. Les bribes d‟informations venant du ministère des finances ont indiqué qu‟il s‟est agi d‟une erreur survenue au ministère du Budget, pour expliquer la mauvaise affectation de ces fonds. Ainsi, la semaine qui s‟ouvre, s‟annonce acérée à l‟Assemblée nationale.