Invitant les grévistes à regagner leurs offices et juridictions, le syndicat de la magistrature du Congo relève des maladresses en rapport avec le débrayage déclenché par certains membres de la magistrature.
Au retour le mardi 11 novembre d’un entretien avec le Premier Président de la Cour suprême et le Procureur général de la République, les dirigeants du Syndicat de la Magistrature du Congo (SYMCO) ont relevé les vices de procédure de la grève déclenchée par un groupe de magistrats depuis le 4 novembre dernier. S’adressant à la presse, le président de cette structure syndicale, Philippe Kayumba N’Kudi Sultan, a relevé les faiblesses de divers ordres par rapport au débrayage en cours.
Il s’agit, pour lui qui était entouré pour la circonstance de MM Alphonse Kiwi Kilonda Nyembo et Michel Mugaruka, respectivement Secrétaire général et Secrétaire général adjoint, de l’ignorance expresse du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) et du non respect du principe de séparation des pouvoirs en mettant en référence pour la cause le Président de l’Assemblée nationale au lieu du No1 du CSM. Cette structure se trouve être l’interlocuteur attitré ou l’employeur.
Il a été aussi brandi l’inopportunité de la revendication du fait des discussions en cours sur l’harmonisation des vues entre les autorités politico-judiciaires concernant les traitements des magistrats. Les SMS et les memos ayant engendré la grève allongent, pour le SYMCO, la liste des faiblesses de la procédure de la grève. Il en est également du choix de la rue, ayant dégradé la toge, pour revendiquer.
Reconnaissant la justesse et la légitimité de la revendication portant sur les traitements des magistrats qui devraient être déjà en amélioration depuis 2010 avec 1670$US pour le dernier grade, Philippe Kayumba a rappelé que le SYMCO en est l’artisan conscient et actif.
Ce syndicat avait adressé le 20 Avril 2013 au Président du CSM et Premier Président de la Cour suprême de justice son cahier des charges avec menace de mener une grève le 1er juin 2013 pour défaut de réponse non favorable. Cette initiative n’avait pas, a fait remarquer le Président du SYMCO, rencontré l’adhésion des autres syndicats qui s’étaient réjouis à l’époque de la promotion en grades.
D’où sa compréhension vis-à-vis de la revendication exhumée depuis le 3 novembre mais sa désapprobation reste totale sur les graves atteintes à l’éthique et à la déontologie du magistrat observées dans la conduite, d’après lui, dans le débrayage constaté à travers certains offices et juridictions. Il a recommandé une solution rapide à l’interne pour remettre de l’ordre au sein de la magistrature qui est, selon lui, un corps bien structuré.
Et fort de ses convictions que la procédure de cette grève heurte l’éthique et les règles de la procédure, Philippe Kayumba invite au nom du SYMCO, ses collègues magistrats grévistes à regagner leurs postes de travail constituant un des piliers pour l’existence de l’Etat.
Abordant d’autres points liés à certains incidents enregistrés à travers le pays suite à cette agitation dans la magistrature, Philippe Kayumba déplore l’immixtion des corps étrangers dans les problèmes des magistrats à Lubumbashi au Katanga où un intrus a été surpris avec des tracts.
Parlant de ce qui s’est passé à Bunia dans la Province Orientale, aucun décès n’a été enregistré mais au contraire le magistrat donné pour mort a été blessé lors de la dispersion d’une foule partagée entre les pro et le anti grève.
Par KerK