Glissement : le dernier mot revient aux Congolais

Mercredi 19 août 2015 - 09:52

La problématique d’un possible troisième mandat de Joseph Kabila à la tête du pays ne cesse de mettre en face de deux options diamétralement opposées. Soutenue par la majorité présidentielle, non pas à l’unanimité, la première option appelant au 3ème mandat de Joseph Kabila au terme de deux premiers qui devraient prendre fin, selon la constitution, en décembre 2Q16, a été défendue par un fervent membre du camp de la majorité, le professeur Tryphon Kin-Kiey Mulumba, invité lors du journal Afrique du 15 août 2015 sur Radio France Internationale.

Kabiliste convaincu, le ministre chargé des relations avec le parlement, président du parti pour l’action (PA), fondateur de” Kabila Désir”, a aligné son argument habituel pour faire l’apologie de la nécessité d’un troisième mandat présidentiel malgré la limite imposée par la Constitution.

La RDC a encore besoin de Kabila, cet homme qui change la RDC, selon le président du P.A. Et de renchérir: le Congo a envie de la stabilité, et la stabilité, c’est Kabila qui la porte aujourd’hui. Le Congo veut construire la prospérité et aujourd’hui, cette prospérité comme construction est entamée justement avec Kabila. Pour KinKiey Mulumba, le message exprimé en janvier dernier dans la rue, désormais sans impact, se conjugue au temps passé. Du fait notamment que Kabila est une personnalité d’exception, reconnue et acceptée. Il représentait le consensus au lendemain de l’assassinat de son père, le 16janvier 2001. En définitive, Kabila est l’homme qui représente la paix, la stabilité et la prospérité en RDC, a-t-il soutenu. La jeunesse a besoin de l’emploi et non des rêves et la RDC n’est pas le Burkina-Faso qui ne compte que 2 ethnies, a-t-il affirmé sur RFI.

La réplique de la Secrétaire Générale du MLC Eve Bazaiba

Réagissant 24 heures après au micro de Christophe Boisbouvier sur la même antenne de RFI, la députée nationale Eve Bazaïba qui est en même temps Secrétaire Générale du Mouvement de libération du Congo (MLC) parti cher à Jean-Pierre Bemba, a présenté une autre dimension sur la question.

Cette dame qui défend toujours sa constance dans ses différends points des vues sur les points saillants d’actualité n’a pas mâché les mots en soutenant qu’il n’y a pas que Kabila qui peut garantir la paix et la stabilité. Kabila qui dirige le pays de la manière que l’on sait est issu d’une succession qui ressemble à un coup d’Etat, a-t-elle affirmé. Le fait pour lui de rester au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat constitue une cause d’insécurité. Avec 46%, des voix, il a été très mal élu, estime la députée nationale.

Parlant de cinq chantiers, la SG du MLC est très sévère dans son réquisitoire. Le pays ne décolle pas. Au contraire, le pays ne fait même pas du sur place. Il y a un nivellement vers le bas. Des cinq chantiers, Kabila n’en a réalisé aucun. Moins de 1% de la population a accès à l’eau potable, moins encore aux soins médicaux et à l’électricité. Les inaugurations en cascade comme celle de l’aéroport de Goma réhabilité sont pour la plupart des œuvres des ONG et des gouvernements des Etats partenaires.

Quant à la tentative de modifier la Constitution ou encore de la contourner à travers l’organisation d’un dialogue, autre stratégie pour aller au-delà de son mandat, Kabila ne réussira pas parce que le peuple congolais est débout comme un seul homme sur le respect strict de la Constitution. En cas de forcing, le peuple va recourir à l’article 63 de la Constitution qui lui donne le droit de s’opposer à quiconque veut prendre le pouvoir par la force. Eve Bazaïba a également parlé de Tshisekedi, de J.P Bemba et d’elle-même.

Quelle serait la position du souverain primaire?

A défaut de s’exprimer sur les antennes des radios périphériques où se déroule le débats notamment sur le point mis en exergue, point n’est besoin d’aller par le dos de la cuillère. Le peuple congolais s’est déjà prononcé dans lare les 19, 20,21,22 janvier 2015.

A moins que son contrôle échappe à l’opposition comme le redoute le conseiller du Chef de l’Etat, M. Kambila, la rue n’a pas changé d’avis. Elle tient absolument au strict respect de la constitution pour faciliter l’alternance au pouvoir qui est synonyme de développement dans la mesure où elle permet l’émulation, pourquoi pas le dépassement. Car chacun cherchait à laisser ses empreintes comme « Sisabidimbu ».

Par G.O.

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