François Muamba : « Nous faisons face à une forme de terrorisme qui appelle à des réponses spécifiques »

Lundi 27 octobre 2014 - 09:13

Mais, tout est mis en œuvre afin de créer des conditions de la neutralisation
des ces petits groupes terroristes, rassure le coordonateur du Mécanisme national
de suivi de la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba (MNS).

Au cours d’une conférence de presse, tenue vendredi 24 octobre dernier à Kinshasa, François Muamba Tshishimbi a relevé les efforts fournis par le Gouvernement de la République, sous l’égide du chef de l’État, Joseph Kabila, pour créer les conditions d’une paix durable à l’Est du pays, conformément aux engagements pris dans le cadre de l’accord signé à Addis-Abeba.

Pour le coordonateur du MNS, l’Est du pays a connu beaucoup de progrès, ces derniers temps. À l’en croire, selon ces avancées, qui sont rétractables, il n’y a plus d’espaces occupés d’une manière permanente par les groupes armés dans cette partie du pays. Ce qui est en droite ligne avec l’engagement pris par le Gouvernement, dans le cadre de cet accord, de restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national. « Des pans entiers du pays étaient, il y a près d’une année, contrôlés par des forces négatives. Mais, grâce à la restructuration menée par le commandant suprême de notre armée et la détermination de nos officiers et nos soldats accompagnés par la Brigade internationale de la Monusco, nous avons mis fin à cette occupation de fait de pans entiers de notre territoire », a-t-il expliqué.

ANNHILER TOUT PRETEXTE DES VOISINS

En combattant les forces négatives actives au pays dont le M 23, les Adf-Nalu et les Fdlr, précise François Muamba, le Gouvernement met également tout en œuvre afin d’annihiler tout prétexte d’activités de pays voisins de la RDC au sein du territoire congolais, étant donné que les groupes armés sont soutenus par les pays étrangers. « Il est clair que tous ceux qui ne sont pas Congolais n’ont pas vocation à revenir dans notre pays. Nous ne voulons plus de ces gens-là sous cette forme-là dans notre pays », a-t-il insisté.
Le coordonateur du MNS a clairement souligné la volonté du chef de l’État et du Gouvernement congolais de les voir quitter le territoire de la RDC. « Pour le Gouvernement congolais, leur destination, c’est le Rwanda. Ceux qui trouvent qu’ils ne peuvent pas regagner leur pays pour une raison ou une autre, qu’ils cherchent où aller. Ils n’ont pas de place sur le territoire congolais », a-t-il insisté.
François Muamba a également souligné l’entente signée avec la communauté internationale d’accorder à ces FDLR six mois pour leur désarmement volontaire, à partir du 2 juillet 2014, délai au terme duquel, si rien n’est fait, elles seront contraintes au désarmement forcé. Par ailleurs, le coordonateur du MNS, s’appuyant sur l’évaluation à mi-parcours de ce délai accordé aux Fdlr par la SADC et la Cirgl, a noté que jusqu’au 20 octobre, rien n’a encore bougé. Ce qui l’a amené à rappeler la détermination de la communauté internationale à ne plus accorder de sursis supplémentaire à ce groupe armé pour son désarmement volontaire.
« Le chef de l’État, Joseph Kabila avait, à la clôture des concertations nationales, demandé à toutes les forces négatives de saisir la chance de déposer volontairement les armes. Mais, le président de la République avait également noté que cette fenêtre ouverte ne le resterait pas éternellement. Aujourd’hui, il est inconcevable que ces gens que nous avons accueillis chez nous et qui nous ont fait subir des actes décriés dont les pillages, massacres, viols, etc. se mettent, en ce moment, à poser des questions », a-t-il souligné.
TERRORISME A L’EST

Alors que l’histoire du M23 serait terminée, François Muamba pense que malgré la loi sur l’amnistie, la justice devra être de mise. Pour lui, tous ceux qui, par leurs activités dans l’Est du pays, ont été reconnus comme auteurs des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des viols, pillages, destruction méchantes des avoirs des particuliers devront pouvoir rendre compte à la justice nationale, régionale ou internationale. François Muamba, parlant des ADF, a noté que ce groupe a toujours été traqué. Ce qui conduit ses membres, a-t-il indiqué, dans leur débandade, à se constituer en petits groupes menant des actions de terrorisme. « Nous faisons face à une forme de terrorisme qui appelle à des réponses spécifiques », a-t-il souligné. C’est cette forme d’activités de ce groupe qui est à la base des morts enregistrées dernièrement dans cette partie du pays dont à Beni. Mais, tout est mis en œuvre afin de créer des conditions de la neutralisation des ces petits groupes terroristes.

PAS DE PROLONGATION DE L’ULTIMATUM AUX FDLR
Le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba a précisé que les Fdlr n’auront pas droit à une prolongation à l’ultimatum leur accordé par la CIRGL et la SADC de quitter le territoire congolais.
Réunies lundi dernier à Luanda (Angola), ces deux organisations régionales ont réitéré leur décision de neutraliser les rebelles rwandais qui ne déposeront pas les armes d’ici le 2 janvier 2015. « Il n’y aura pas de prolongation à l’ultimatum accordé aux FDLR pour désarmer volontairement », a martelé François Muamba. « Le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba faisait ainsi la restitution de la réunion conjointe entre la CIRGL et la SADC, tenue à Luanda. « Lorsqu’on arrivera le 2 janvier 2015, il y aura le désarmement forcé donc des actions militaires contre ceux des rebelles qui auront encore des armes. Vous déposez les armes, vous allez au Rwanda et si vous ne déposez pas, on vous oblige à les déposer. Ce sont des opérations qui arrivent », a-t-il poursuivi.
Les chefs d’Etats et de Gouvernements de la CIRGL avaient lancé en août dernier à Luanda en Angola un nouvel ultimatum jusqu’au 31 décembre 2014 aux FDLR pour déposer volontairement les armes et accepter d’intégrer le processus de démobilisation et rapatriement (DDRRR). Après la défaite du M23 en novembre dernier, le chef de l’État congolais avait demandé aux groupes armés nationaux et étrangers actifs en RDC de déposer volontairement les armes au risque d’y être contraints par la force. Rachidi MABANDU

 

 

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