(KINSHASA)- Le leader du Mouvement Lumumbiste Progressiste, Franck
Diongo a découvert la nouvelle trouvaille du président Kabila pour
contourner la révision constitutionnelle. Le stratège opposant a
analysé dans son labo les faits et gestes du pouvoir Kabila avant
d’alerter l’opinion. La nouvelle démarche, affirme Diongo, serait de
réussir à amener toutes les institutions hors mandat, hors délai
constitutionnel. En ce moment là, les députés, les sénateurs et
lui-même seront dans l’illégitimité. Dans cette situation, Kabila
cherchera à convoquer le dialogue pour aboutir à la révision
constitutionnelle. Le leader du Mlp pense que ce schéma ne passera
pas. Tout partira du recensement pour justifier la prolongation,
a-t-il dénoncé. Pour l’élu de la Lukunga, cette stratégie est une
manière d’offenser la morale publique nationale et internationale.
Ainsi, il considère comme une bourde le fait pour le président Kabila
de conditionner l’organisation des élections aux résultats du
recensement. Tous les chercheurs savent qu’il faut trois à six ans
pour mener à terme le recensement. L’opération coutera au minimum 140
millions de dollars. Le prétexte sera ainsi fondé pour justifier le
glissement de la constitution. Franck Diongo s’interroge comment le
président Kabila a pu oser dire que le recensement sera organisé la
même année que les élections locales. L’enjeu en levant cette option
est de pousser toutes les institutions à dépasser le délai légal, a
affirmé le radical opposant. En décryptant le discours de réveillon du
président Kabila, le leader du Parti Lumumbiste Progressiste pense
qu’il a été déconnecté des réalités congolaises. Un catalogue de
bonnes intentions, sans chiffres et sans chronogramme. Franck Diongo
estime qu’il s’est contredit par rapport à son discours sur l’état de
la nation. Il ne croit pas en lui-même, dit-il. A ces jours, il n’y a
pas de loi électorale. Comment le président Kabila peut-il annoncer
l’année 2015-année des élections alors que le préalable légal n’est
pas rempli. Aux yeux de l’opposition, l’actuelle loi électorale ne
pose pas problème. L’opposant s’indigne que le président Kabila ait
éludé une question fondamentale sur la date et l’année de la tenue de
la présidentielle. ‘‘Aujourd’hui, l’attention des congolais est
focalisée sur la fin de son mandat mais il s’est abstenu de clarifier
cette question’’, a déploré Franck Diongo pour qui le 19 décembre 2016
à minuit, le mandat de Kabila prend fin sans une quelconque
prolongation.