Les délégués syndicaux de la Fonction publique réclament au ministre Jean-Claude Kibala le paiement des frais de leur installation, plus d’une année après avoir été élus membres de la délégation syndicale au sein de ce ministère. Selon une source digne de foi, ces frais sont évalués à plus de 30 millions de francs congolais. Ils sont déjà à la disposition du service de comptabilité depuis un mois, mais la signature de l’autorité ministérielle est requise pour qu’ils soient transmis aux délégués syndicaux.
La source affirme que le ministre de la Fonction publique n’entend pas remettre cette somme d’argent aux délégués syndicaux en suspension. De l’avis des bénéficiaires, ces frais ont été débloqués par l’autorité gouvernementale sur base d’un état de besoins établi par le secrétaire général à la Fonction publique et reprenant les noms des syndicalistes bénéficiaires.
Dès lors, l’affectation de ces frais à des fins autres que l’installation de la délégation syndicale serait un détournement.
La source rappelle que, dans une correspondance datée du 26 juin 2014, la délégation syndicale de la Fonction publique avait dénoncée la destruction de l’atelier de leur ministère, la disparition des engins et la vente des mitrailles, parmi lesquelles un moteur de 15 000 kva avec pompe pour le refroidissement central du bâtiment en très bon état, trois moteurs d’entraînement de 2.5 chevaux qui servaient de moto pompe pour le renforcement de conduction d’air, des exciteurs et autres biens de valeur, dont personne ne connaît la destination.
A cause de cette dénonciation, les syndicalistes ont été suspendus pour diffamation et atteinte à l’honneur de l’autorité ministérielle. Le chef de bureau de l’atelier a été aussi suspendu pour avoir exigé une lettre autorisant la démolition et la délocalisation des outils de sa structure. Cette mesure de suspension n’est pas toujours levée, malgré les médiations menées par des plateformes syndicales et l’ordre donné par le 1er ministre.
Les syndicalistes appellent donc le Premier ministre à ouvrir l’œil sur ce dossier, de nature à ternir davantage l’image de son gouvernement. Dans le même ordre d’idées, les députés nationaux ont le devoir de se saisir de ce dossier par une procédure de contrôle parlementaire, telle que question d’actualité, question orale avec ou sans débat … pour amener le ministre de la Fonction publique à éclairer l’opinion sur ce problème.
Marcel TSHISHIKU