Serez-vous candidat à la présidentielle de 2016 ? A cette question lui posée par Radio Okapi, Freddy Matungulu donnait cette réponse: «J’ai eu beaucoup de questions de la part de nos compatriotes sur ce sujet. Beaucoup d’encouragements aussi... Ces encouragements sont désormais si pressants que, pour une fois, je souhaite réfléchir très sérieusement. Je suis maintenant dans I‘obligation de prendre le temps d’approfondir cette réflexion et de me prononcer. Je crois que si je ne le fais pas, la plupart des compatriotes qui me saisissent sur la question risquent d’être très déçus. J’en suis conscient, j y réfléchis et je répondrai très bientôt ».
Très attendu lors des présidentielles de2006 et 2011, Freddy Matungulu ne s’est pas lancé dans la course pour la magistrature suprême. Tout simplement, a-t-il avoué à Radio Okapi, «se lancer à la quête de la magistrature suprême du pays est une action de très grande envergure ; une action extrêmement importante qui nécessite une grande préparation et énormément des stratégies». «J’ai pensé en 2006 comme en 2011 que je n‘avais pas les moyens nécessaires pour pouvoir me lancer avec un minimum de chance de succès dans une telle action», a-t-il expliqué.
En prenant une retraite anticipée du Fonds Monétaire International (FMI) où il a travaillé comme fonctionnaire international pendant plus de vingt ans, Freddy Matungulu Mbuyamullankir; vient, peut-être de dévoiler ses vraies intentions politiques.
«Mon départ du FMI m‘affranchit ipso facto de la lourde obligation de réserve que m‘imposaient mes fonctions au Fonds monétaire, en même temps qu‘il me permet de retrouver la pleine liberté d’expression et d’action grâce à laquelle je peux enfin, en tant que citoyen et expert, apporter ma quote-part aux efforts visant le mieux-être de mon pays», affirme-t-il dans une déclaration publiée sur son blog. Cité parmi les probables candidats à I‘élection présidentielle de 2016 en République Démocratique du Congo, Freddy Matungulu ne cache - de par ses prises de position depuis un certain temps — ses ambitions. De lui, l‘on retiendra sa démission fracassante du ministère des Finances en 2003.
Découvrez, dans les lignes qui suivent, la Déclaration du Professeur Freddy Matungulu signée depuis Washington où il vit.
CN
Déclaration du professeur Freddy Matungulu
Le 17 février 2003, j’avais démissionné de mon poste de Ministre des Finances de la République Démocratique du Congo pour ne pas cautionner des abus dans la gestion de la chose publique.
En juillet de la même année, je reprenais mes fonctions d’économiste au siège du Fonds monétaire international à Washington, aux Etats Unis. Le retour au FMI m’a réimposé l’obligation de réserve m’empêchant de me prononcer sur les enjeux économiques et politiques dans mon pays, la République démocratique du Congo (RDC).
Le grand débat des deux dernières années sur l’avenir du pays m’a profondément ému et interpellé, m’amenant à me poser des questions sur l’opportunité de maintenir un silence qui paraissait indifférent, voire complice à certains égards. Devrais-je continuer de me taire ? Devrais-je continuer de figurer sur les listes du personnel du FMI et priver le Congo de mon apport à la réflexion sur les défis auxquels la nation fait face? Mon devoir supérieur n’était-il pas plutôt d’apporter ma contribution au débat sur les enjeux politique de l’heure dans ce pays qui m’a vu naître et qui a fait de moi ce que je suis ? Après mure réflexion, j’ai décidé de prendre une retraite anticipée du Fonds monétaire international, institution de BrettonWoods qui a été mon employeur pendant les vingt dernières années. Mon départ du FMI m’affranchit ipso facto de la lourde obligation de réserve que m’imposaient mes fonctions au Fonds monétaire, en même temps qu’il me permet de retrouver la pleine liberté d’expression et d’action grâce à laquelle .je peux enfin, en tant que citoyen et expert, apporter ma quote-part aux efforts visant le mieux-être de mon pays.
Freddy Matungulu Mbuyamu IIlankir, Mwalimu
Fait à Washington, DC, USA, le 23 février 2015