Les FAC invitent Joseph Kabila à renoncer à toute initiative susceptible de remettre en cause la stabilité et la consolidation de la démocratie. Elles convient l’actuel chef de l’Etat à sonder sa conscience et ce, dans l’intérêt supérieur de la nation à tirer des leçons salutaires de l’expérience Burkinabé en épargnant au peuple Rd-Congolais le recours à l’article 64 de la Constitution.
1. Les FAC rappellent qu’à la suite des derniers développements de la situation survenue au Burkina Faso et ayant provoqué la chute de l’ancien Président Blaise Compaoré, elles avaient, dans leur communiqué du 30 octobre dernier, invité Monsieur Kabila, à renoncer à toute initiative susceptible de remettre en cause la stabilité et la consolidation de la démocratie dans notre pays, à sonder sa propre conscience et, dans l’intérêt supérieur de la Nation, à tirer des leçons salutaires de l’expérience Burkinabé en épargnant au peuple congolais le recours à l’article 64 de la Constitution.
2. Les FAC ont suivi les déclarations faites ces derniers jours par certains cadres de la mouvance Kabiliste qui soutiennent que la situation qui prévalait au Burkina Faso avant la chute de Compaoré ne peut pas être comparée à celle de la RDC. Toute chose étant égale par ailleurs, les FAC affirment que ces propos constituent des déclarations de « bonne conscience », une fuite en avant et une stratégie de distraction du peuple congolais;
3. Plongeant dans l’Histoire de notre pays, les FAC rappellent à la mouvance Kabiliste les dates ci-après : 4 janvier 1959, 4 juin 1969, 4 juin 1971, 16 février 1992 et 2 juin 2004…
4. Pour les FAC, Monsieur Kabila, plutôt que de suivre les thuriféraires « jusqu’auboutistes » de sa mouvance, serait bien inspiré de se prononcer clairement et sans ambages sur cette question importante de la vie politique nationale à l’instar du Président béninois Boni Yayi, en disant au peuple congolais qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle de 2016 ;
5. En tous les cas, il est de notoriété publique que le gouvernement congolais a déposé quelques projets de lois à l’Assemblée nationale dont l’une concerne la révision de l’article 197 de la Constitution, notamment l’alinéa qui concerne le mode d’élection des députés provinciaux. Au point où nous en sommes, les FAC demandent au gouvernement de retirer purement et simplement ce projet car il viole l’article 220 de la Constitution ;
6. Par ailleurs, le gouvernement congolais a annoncé avec beaucoup de circonspection la création de l’Office National d’Identification de la Population (ONIP) ayant pour mission principale le recensement administratif de la population. Il est clair que la création de cet office obéit à une stratégie tendant à obtenir le ‘’glissement’’ au-delà de 2016 en faveur de Monsieur Kabila.
7. Les FAC tiennent à rappeler à l’opinion tant nationale qu’internationale que toutes les opérations liées au vote (enrôlement des électeurs, bureaux de vote, bulletins de vote, urnes etc…) sont du domaine exclusif de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, et nous nous réservons le droit de demander à la population de boycotter et/ou de rejeter toute initiative ou opération tendant à éviter les élections en 2016.
8. C’est le lieu pour les FAC de demander au Procureur Général de la République, sous peine de déni de justice, de donner suite à la plainte des Forces Politiques et Sociales pour l’Unité d’Actions contre Monsieur Malumalu. Il va sans dire que ce dernier ne peut en aucun cas organiser de nouveau les élections dans notre pays, puisque la CENI doit être restructurée.
9. Dans un autre registre, les FAC considèrent que ce qui se passe actuellement à Beni s’apparente à une guerre contre la République. Il s’agit en fait de l’exécution de la politique de la terre brulée pour faire peur à la population en envoyant le message diabolique suivant : ‘’sans moi, c’est le déluge’’.
10. Qu’il soit entendu que les FAC attendent des réponses claires à ces préoccupations avant d’appeler le peuple dans une campagne de désobéissance civile conformément aux dispositions pertinentes de notre Constitution.
A bon entendeur, salut !
Fait à Kinshasa, le 05 novembre 2014
Pour les FAC
Martin M. Fayulu