Faute d’infrastructures informatiques et un contrôle centralisé. Yves Mpunga : « la RDC perd 100 milliards USD par an ! »

Vendredi 9 septembre 2016 - 07:30
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Expert en technologie de l’information et sécurité internet, Yves Mpunga, ce brillant jeune Congolais qui a fait ses preuves  notamment,  en Angola, au Portugal et aux Etats-Unis d’Amérique, déplore que son beau et grand pays  situé au cœur de l’Afrique, ait, cinquante-six ans après son Indépendance, un budget extraverti d’à peine 6 milliards de dollars américains. Ce digne fils du pays invite donc les dirigeants de la RD. Congo, à diversifier l’économie, en faisant de l’informatique,  le principal secteur générateur des recettes et, à  favoriser un contrôle centralisé des données de l'Etat. Aussi, l’Etat congolais récupèrera-t-il annuellement environ 100 milliards de dollars américains qui se volatilisent dans ce domaine crucial de l’informatique, du numérique, qui est  à l’épicentre  du développement de tous les secteurs de la vie publique. C’est pourquoi,  le professeur Yves Mpunga mise avant tout sur la formation de la jeunesse congolaise pour la création d’une Silicone Valley congolaise. Des simples entreprises comme Microsoft, Apple, réalisent, chaque année, des chiffres d’affaires de plus de 100 milliards de dollars américains. Pourquoi le budget d’un pays-continent comme le Congo ne peut-il pas atteindre, voire dépasser pareille somme ? C’est ce grand défi que veut relever l’expert Yves Mpunga.     

La course vers le numérique a permis à tous les pays développés et émergents du monde d'avoir une gestion centralisée, de contrôler  et prévoir les recettes de l'Etat en temps réel, en vue d’améliorer le vécu quotidien des populations.

Aussi, ces puissances ont-elles misé gros dans la recherche, la formation et l'informatique, pour avoir une main mise sur l'appareil de l'Etat et, surtout, centraliser les données, pour faciliter la prise des décisions, par des dirigeants, concernant le futur de leur population.

Avec un peuple reconnu intelligent et doué, le Congo n'a pas suivi la globalisation dans le numérique et la recherche scientifique en misant sur sa jeunesse et en lui assurant la formation, en vue de suivre le pas des autres pays émergents.

Ce retard dans le numérique a affecté considérablement l’éducation à tous les niveaux. D’où, les écoles et universités n’ont pas adapté leurs enseignements en fonction de nouvelles technologies. Enseigner l’informatique des années 70 – 80 à nos jours, ceci a rendu notre jeunesse peu compétitive   localement et sur le plan international. Cela a entraîné comme conséquences, l’importation du savoir-faire d’autres pays et l’augmentation des dépenses en devises étrangères dans l’achat des logiciels étrangers.

Ce faisant, un investissement colossal et une meilleure organisation dans le domaine informatique permettraient au Grand Congo de maximiser ses recettes et d’avoir un budget pouvant dépasser les 100 milliards de dollars américains annuellement. Ceci créera un développement dans chaque secteur de l’économie et donnera de l'emploi à toute sa population.

Cet investissement permettra de contrôler les hôpitaux, les écoles, les universités, les instituts supérieurs, les banques, les fonctionnaires de l’Etat, la police, les forces armées, la sécurité, les prisons, les marchés, les petites et moyennes entreprises, les aéroports, les douanes, les frontières, les mines, les industries, les gouvernorats provinciaux, etc.

Regard sur d’autres pays

Etats-Unis d’Amérique ont significativement investi dans le domaine de l’informatique et de la recherche scientifique à la Silicone Valley. Ils ont compris que l’informatique allait leur donner le contrôle de l’équilibre du monde. Ils ont investi dans la jeunesse,  en suivant minutieusement leurs universités et écoles en vue de préparer le futur voulu par la population.

Ils sont capables de contrôler et déstabiliser la sécurité de n’importe quel pays à distance moyennant les outils informatiques.

La volonté de leurs dirigeants, la vision du futur, ont   permis qu’ils investissent dans leur jeunesse de même que dans des infrastructures numériques.

Inde : Ce pays émergent a massivement investi dans sa jeunesse avec une rigueur dans les cursus des universités et écoles. Ce pays a su orienter ses objectifs dans le succès de sa jeunesse qui, aujourd’hui, a attiré plus de 2.000 grandes entreprises mondiales du numérique. L’Inde a vu ses recettes s’accroître d’une façon significative et son produit intérieur brut a aussi grimpé. Aujourd’hui, le domaine de l’informatique pourvoie, chaque année, près de 500 milliards de dollars américains. Sa jeunesse est convoitée sur le plan mondial parce que ses dirigeants ont cru que le développement devait passer par le numérique.

Comment la RDC peut-elle récupérer ses 100 milliards de dollars par an ? Par où commencer et comment faire ?

Le développement  d’un pays doit impérativement passer par l’informatique, car celui-ci permet de contrôler et faire des prévisions du futur à grande échelle. L’informatique contrôle l’économie, les finances et tout secteur de gestion d’un pays. L’informatique   est, donc,  indispensable dans le développement structurel.

Le manque d’un plan directeur de l’informatisation de la République démocratique du Congo élaboré par des experts en la matière ne peut contribuer qu’à la régression du pays, d’autant plus que chaque secteur du domaine public se procure ses logiciels d’une manière indépendante sans un contrôle des codes sources (codes du langage de programmation, base de données et réseau informatique). Et  sans organe régulateur dans ce secteur pour contrôler les flux des codes informatiques qui gèrent l’appareil de l’Etat. D’où, la fuite d’information et l’exposition des données étatiques aux pays développeurs des logiciels.

La dépendance dans le numérique est une nouvelle forme de  néocolonialisme où, les maîtres et bourreaux ne seront plus présents, mais seront présents  dans la structure de l’Etat tout en utilisant le numérique pour téléguider et manipuler ce grand pays qui est la RDC.

Points importants pour entamer la récupération des recettes de l’Etat

Le premier point à entamer dans la récupération des recettes perdues serait  d'octroyer un numéro d’identification (NIF) à tout citoyen congolais et étranger vivant en République Démocratique du Congo. Ce numéro servira de clef de recherche pour identifier les activités de chaque Congolais et étranger en ce qui concerne le paiement d’impôts,  les inscriptions aux écoles et universités, les activités dans les hôpitaux, les prisons, les paiements des salaires, les mouvements bancaires, les douanes, les  mouvements  migratoires, etc.

Le deuxième point : Une carte d'identité électronique et infalsifiable à chaque citoyen de la République démocratique du Congo. Ceci permettra à l'Etat de connaître sa population et d’avoir des recettes qui pourront aller jusqu'à 1.500.000.000 (un milliard et cinq cents millions de dollars américains au début du projet. Et, dans les années qui suivent, ceci pourra réduire à 100 millions de dollars par an.

Le troisième point : la bancarisation de l’économie. L’Etat Congolais aura l’obligation d’utiliser les banques pour toutes opérations financières, à savoir : les paiements  des salaires, les paiements  des fournisseurs, la gestion des ministères et entreprises d’Etat, etc.

Pour mener à bien ce processus, les banques auront la tâche d’avoir un système informatique capable de recevoir plus de 1.000.000 de transactions par minute. Sans oublier que chaque banque aura besoin d’avoir des distributeurs dans chaque coin de la capitale permettant à la population de faire des dépôts et retraits d’argent utilisant un distributeur électronique et sans passer par une agence bancaire.

La création des comptes bancaires pour jeunes, facilitation des  paiements par Terminal de Paiement Electronique (TPA), l’octroi des TPA aux mamans maraîchères, vendeurs ambulants et commerces d’opportunités au Congo, octroi des cartes bancaires aux fonctionnaires de l’Etat et entreprises privées.

L’Etat Congolais pourra réduire le flux de circulation de la monnaie à 70 % en 3 ans.

Quatrième point : Contrôle d’impôts des petites et moyennes entreprises, mamans maraîchères, vendeurs ambulants,  et commerçants opportuns par un logiciel d’impôts indépendant qui pourra prévoir les recettes et faire des suivis avec les agents. Ceci revient à dire qu’une division d’impôts sera créée pour arriver à contrôler efficacement  les recettes hors système actuel.

Des informaticiens et agents de recouvrement seront embauchés sur toute l’étendue du pays.

Cinquième point : Homologation des logiciels de comptabilité et paiement des salaires, logiciel des  ventes aux magasins, logiciel des supers marchés, logiciels des boutiques ; pour imposer un système comptable et fiscal selon les normes de la RDC. (Contrôler les impôts industriels, impôts sur le revenu,  l’INSS) en temps réel (mensuel, trimestriel et annuel).  Tout secteur d’activité économique de la RDC aura l’obligation d’envoyer régulièrement, chaque mois, un fichier électronique à la direction des  impôts. Ainsi, l’Etat congolais aura la main mise sur tout secteur d’activité commerciale et d’avoir le contrôle de ses recettes.

Sixième point : Création des logiciels d’archivage électronique pour contrôler toutes les archives de la République démocratique du Congo. “Un peuple, une histoire », sera le slogan pour ce grand logiciel qui permettra à l’Etat de numériser des archives qui se trouvent entassées  dans des bureaux et à même le sol.

Une formation en archivage, bibliothéconomie, informatique (programmation, base de données et réseaux) et gestion sera dispensée aux candidats à l’embauche dans  ce secteur.

Septième point : Les services de sécurité, police, les forces Armées et la création d’une brigade de contrôle d’impôt: Le contrôle des frontières, les prisons et la création d’une police intelligente est indispensable pour que le contrôle des recettes de l’Etat soit effectif.  L’installation d’un serveur de données de la sécurité avec des outils de recherches biométriques et un contrôle systématique des données des citoyens de la RDC. L’Etat congolais pourra suivre en  temps réel,  toutes les activités de ses citoyens avec des caméras installées dans toutes les grandes villes de la RD. Congo, et interconnectées entre elles, pour aider la police intelligente dans ses investigations et permettra d’assurer la sécurité des biens et  personnes.

L’Etat pourra embaucher les jeunes licenciés pour former des équipes d’investigation intelligente dans la police, les forces Armées et la sécurité de l’Etat.

Yves Mpunga

Expert en technologie de l’information et sécurité internet

Programmeur et expert en base de données

E-mail : yves.mpunga@gmail.com

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