Le refus des autorités de se prêter à cet exercice, notamment au sujet de la séquence des élections et du changement de mode de scrutin, risque de conduire à un KO, écrit la Mission de suivi électoral de l’UE.
Mardi dernier 23 septembre, à travers le résumé d’un rapport final sur son séjour en République Démocratique du Congo en mai et juin 2014, la Mission de suivi électoral de l’Union européenne a invité les autorités de la République démocratique du Congo à dialoguer avec l’opposition pour l’organisation de prochaines élections, afin d’éviter une impasse dans ce pays plongé dans une crise politique depuis la présidentielle de 2011.
Le refus des autorités de se prêter à un réel dialogue, notamment au sujet de la séquence des élections et du changement de mode de scrutin, risque de conduire le processus électoral à une impasse, écrit la Mission de suivi électoral de l’UE.
La RDC traverse une crise politique depuis les élections présidentielle et législatives de 2011. L’opposition n’a jamais accepté ces résultats et la communauté internationale a dénoncé de nombreuses irrégularités.
Aucune d’autres élections qui devaient avoir lieu depuis lors ne s’est tenue. En vue d’achever le cycle électoral avant la prochaine présidentielle prévue pour 2016, les autorités ont inversé le calendrier en annonçant la tenue de scrutins locaux pour 2015, avant les élections provinciales et les sénatoriales.
L’opposition et de nombreux acteurs de la société civile ont dénoncé ce changement de calendrier et se sont élevés contre le projet de loi de révision constitutionnelle déposé par le gouvernement afin que les députés siégeant dans les Assemblées provinciales soient élus désormais au scrutin indirect.
D’ailleurs, une coalition de députés de l’opposition a décidé de sécher de participer aux débats sur ce texte devant être examiné au cours de la session parlementaire en cours, ainsi que sur les différentes lois devant fixer le cadre des prochaines échéances électorales.
Ils soupçonnent que la révision constitutionnelle ne soit le prétexte à un changement de Constitution pour permettre au président Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir au-delà de 2016.
La mission de l’UE rappelle que les 28 sont prêts à soutenir le processus électoral moyennant certaines améliorations.
A l’instar de l’ONU, l’UE recommande aux autorités congolaises de publier un calendrier électoral complet, consensuel et assorti d’un budget détaillé afin de permettre aux bailleurs de fonds d’aider à l’organisation des élections.
LEFILS MATADY