« Qui aurait donc opéré cette ponction sans les structures d’engagement ? », s’interrogent les députés, à l’occasion du débat sur la reddition des comptes 2013
* Le ministre délégué en charge des Finances, Patrice Kitebi répond ce vendredi.
Sur les 500 millions de Francs congolais du budget réservé à l’Opposition, 207 millions auraient été utilisés. Mais, qui les aurait utilisés et pour quelles fins ? C’est cette question qui a traversé les quatre coins de l’Hémicycle hier lors du débat général sur la reddition des comptes 2013. Surtout que les structures d’engagement ne sont pas encore opérationnelles. A propos de cette affaire, le député Jean-Lucien Bussa a remarqué un gap sur le budget alloué à l’Opposition. " Sur les 500 millions de Francs congolais réservés à l’Opposition, 207 millions ont été utilisés. Mais, qui les a utilisés et pour quelles fins ? Comment justifier l’exécution du budget de l’Opposition politique sans l’existence des structures d’engagement ?", s’est posé le député Bussa. En réalité, la Constitution de la République prévoit que ces fonds doivent être utilisés par le porte-parole de l’Opposition. Mais, comme ce chef de file n’existe pas encore, qui a utilisé les 207 millions FC sur l’enveloppe de 500 millions de FC destinée au groupe Opposition politique de la RD Congo ? Voilà une question qui a étonné bon nombre de députés toutes tendances confondues. Réponse peut-être vendredi. C’est ce jour que le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Finances va éclairer les députés. Outre cette question, le ministre Kitebi va rencontrer les autres préoccupations soulevées par les élus nationaux lors du débat général.
Commencé hier, le débat sur la reddition des comptes pour l’exercice 2013 à l’Assemblée nationale se clôture aujourd’hui. Sauf changement de dernière minute, c’est ce vendredi 4 octobre que le ministre délégué aux Finances va rencontrer les préoccupations soulevées par les députés lors du débat général d’hier dans l’Hémicycle du Palais du peuple.
Décryptant le Budget 2013, les députés ont déploré le fait que le Gouvernement n’ait pas atteint les objectifs à caractère social. Mais, bien plus grave encore, dans l’enveloppe attribuée à l’Opposition politique, au cas où elle arriverait à désigner son porte-parole, 207 millions FC sont portés disparus sur les 500 millions prévus en 2013.
Dans le débat, les intervenants ont minutieusement fouillé le budget 2013 au point d’émettre des critiques, des suggestions ou des recommandations à l’endroit du Gouvernement. Des critiques ont été traduites en questions posées au ministre des Finances, auteur du projet de loi portant reddition des comptes pour l’exercice 2013.
La plupart des questions des députés ont tourné autour du dépassement budgétaire et des dépenses engagées sans l’aval de l’autorité budgétaire.
Les élus du peuple ont aussi déploré le non respect du programme axé sur la réalisation des projets de construction des écoles à travers la République, prévu dans le budget 2013. Les élus ont également cherché à connaître les raisons de la contreperformance dans la mobilisation des recettes.
Le député Henri-Thomas Lokondo a, dans son intervention, mis l’accent sur le lien qu’il faut absolument établir entre les recettes à mobiliser, le contrôle permanent et les sanctions. Pour lui, la faiblesse déplorée dans la mobilisation des recettes se justifie par le manque des contrôles systématiques assortis des sanctions.
Dans ses questions, le député UNC Bamporiki a été très direct à l’endroit du ministre délégué aux Finances. Il voulait que le ministre explique à la représentation nationale la provenance des fonds ayant servi à l’achat des bus affectés au transport en commun, à la construction de l’Hôtel du Gouvernement et à l’implantation du Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo étant donné que ces fonds ne figurent pas dans le Budget 2013.
Les questions pertinentes des élus nationaux trouveront leurs réponses ce vendredi dans la réplique du ministre délégué aux Finances, Patrice Kitebi. Car, c’est ce jour que les députés seront fixés sur la destination, mieux l’utilisation des 207 millions de Francs congolais, puisés dans le budget de l’Opposition politique pour l’exercice 2013. Dorian KISIMBA