En marge de la Journée Mondiale des Peuples Autochtones : Le REPALEF compte poursuivre ses activités dans 16 territoires de la RDC

Mercredi 31 août 2016 - 11:31

Le Réseau des Populations Autochtones et Locales pour la gestion durable des Ecosystèmes Forestiers de la RDC (REPALEF) compte organiser diverses activités en marge de la Journée Mondiale des Populations autochtones 2016 dans les 16 Territoires congolais où s’exécute le projet DGM.

Ce dernier, est un projet d’appui aux communautés dépendantes de la forêt en RDC, dont l’objectif est de renforcer les capacités des Peuples Autochtones et Communautés Locales au niveau de 16 Territoires de la RD Congo et au niveau national afin de soutenir leur participation à des activités de gestion des terres et des forêts liées à la Réduction de la Déforestation et à la Dégradation des Forêts (REDD+).

La Banque Mondiale finance ce projet pour la RDC, avec une enveloppe de 6 millions de dollars US. La Journée Internationale des Peuples Autochtones (JIPA) est célébrée chaque année, le 9 août, avec des événements organisés à travers le monde, y compris au Siège des Nations Unies à New York. Elle a été célèbre cette année sous le thème:  » le droit à l’éducation des peuples autochtones « .

En RDC, la JIPA 2016 a été organisée sous le pilotage du Réseau des Populations Autochtones et Locales pour la gestion durable des Ecosystèmes Forestiers en RDC (REPALEF) qui a élaboré un programme qui décline diverses activités en rapport avec cette journée, a indiqué le Coordonnateur National du Repalef, Mr Keddy Bisula Mola.

La célébration 2016 à Kinshasa

Selon lui, cette célébration a connu trois moments forts : la conférence-débat avec les scientifiques et autres parties prenantes de haut niveau qui a été organisé à l’Université Protestante du Congo autour du thème :  » les populations et droit à l’éducation « .

Une conférence qui a permit aux participants de discuter sur les questions concernant l’éducation de qualité des peuples autochtones et obtenir des recommandations susceptibles d’aider le REPALEF à développer le programme et à renforcer leur plaidoyer auprès des autorités pour la prise en compte des droits à l’éducation des autochtones. Le deuxième moment fort a été la rencontre avec la presse.

Le REPALEF devrait être avec les journalistes pour fixer l’opinion nationale et internationale de la JIPA sur les attentes des peuples autochtones à travers le secteur de l’éducation. Enfin, c’était l’agrémentation culturelle. Un ballet a été organisé par un groupe folklorique Pygmées pour montrer la culture de notre pays.

Une autre activité a été le match de football opposant les femmes pygmées aux femmes bantoues. Ce match s’est déroulé samedi 13 août 2016. Les joueuses pygmées ont battu leurs consœurs bantoues sur un score étriqué d’un but à zéro.
En effet, le REPALEF a la vocation de faire la promotion du Genre, de la femme autochtone et de la femme bantoue. C’est dans ce sens qu’il organise des activités qui consistent promouvoir l’image de la femme autochtone. Les femmes pygmées sont organisées au sein de leur réseau, dénommé Fédération Congolaise des Femmes Autochtones (Fecofa).

Des activités en dehors de Kinshasa

Keddy Bisula Mola a, par ailleurs, fait savoir que le REPALEF compte organiser d’autres activités dans les 16 Territoires concernés par le projet de DGM (projet d’appui aux communautés dépendantes de la forêt en RDC-projet DGM/PACD). Ce projet vise le renforcement des capacités des peuples autochtones et des communautés locales à participer activement dans la gestion durable de la forêt et dans le changement climatique.

La Caritas Congo Asbl a été recrutée par le REPALEF comme une agence d’exécution nationale des fonds alloués par la Banque Mondiale. Il a été prévu au niveau national que la JIPA soit organisée également au niveau des territoires concernés par ce projet. Il faudrait que les peuples autochtones organisent cette Jipa dans leurs territoires. Les dispositions sont en train d’être prises pour que la Caritas Congo asbl et les bureaux provinciaux soient avisés afin de faciliter l’organisation de cette journée dans les 16 territoires où s’exécute le projet DGM.  » En ce qui concerne les activités, ça sera la photocopie de ce qui s’est passé ici à Kinshasa « , a-t-il ajouté.

Parmi les activités envisagées, il y aura des réunions avec les communautés pour notamment leur donner des informations sur leurs droits et sur la nécessité de la JIPA. Il est aussi prévu le défilé pacifique avec les autorités locales, les danses culturelles et les matchs amicaux de football entre les communautés, associations et groupes ethniques. En somme, ces activités seront choisies par les communautés elles-mêmes selon les priorités de chaque territoire. Certains territoires ont déjà présenté leurs besoins.

Il est ainsi prévu un petit budget avec la Caritas Congo Asbl pour que les territoires concernés par le projet DGM soient suffisamment impliqués dans la Jipa. Les territoires concernés sont : Inongo, Kiri, Oshwe dans la province de Maï-Ndombe ; Bafwasende, Yahuma, Banalia dans l’ex-Province Orientale ; Lupata-pata, Luebo, Lubefu, Kabinda dans l’ex- Kasaï oriental ; Dimbelenge Dekese, Mweka dans l’ex-Kasaï Occidental. L’occasion sera offerte au cours de ces activités de la JIPA pour vulgariser le projet DGM, restituer les différentes réunions de son comité de pilotage, organisées à Kinshasa avec les délégués des communautés, et pour identifier certaines préoccupations et ententes des communautés en rapport avec le projet DGM.

Une considération pour les pygmées

Pour terminer, le Président du REPALEF a déploré la discrimination qui asservit le quotidien des autochtones. Il a proposé quelques recommandations pour leurs remettre dans leurs droit entant que citoyens du pays et premiers occupants des terres. 3Les populations autochtones sont des populations à part entière à qui il faut réserver une attention particulière. Car, ils sont avant tout les premiers occupants de ce pays. Mais, ils sont négligés. On ne les prend pas en compte.

Je voudrais aussi recommander à la communauté nationale et internationale d’aider les populations autochtones à avoir une éducation de qualité, et revoir le processus de la réforme foncière, de l’aménagement du territoire. Je souhaiterais également que les autorités veillent à ce que les droits des populations autochtones soient respectés dans ce processus. Elles doivent aussi participer, donner leurs points de vue et arriver à déterminer leurs territoires qui sont parfois ravis. Que toutes les organisations capables d’aider ces peuples puissent se joindre à nous afin de donner un coup de main à la population autochtone  » a-t-il recommandé.

Par Carroll Madiya