En congrès au Centre Nganda : Le MSR sort ses griffes

Vendredi 6 novembre 2015 - 09:51

Pierre Lumbi : « Il est de notre devoir de Républicain et de Citoyen de nous opposer à la révision constitutionnelle, au glissement et au troisième mandat ».

 

Exclu de la Majorité, le Mouvement social pour le renouveau (MSR) s’est totalement rangé dans l’Opposition. Le parti de Pierre Lumbi est prêt à s’assumer Aussi a-t-il tout de suite sorti ses griffes, à l’occasion de l’ouverture hier jeudi de son congrès qui réunit les représentants venus de toutes les 26 provinces de la RDC.

 

A l’ouverture, hier jeudi 5 novembre, de son congrès au centre catholique Nganda, le MSR a sorti sa grande artillerie. Sas détours, Pierre Lumbi a décliné la nouvelle identité de son parti. Autant dire tout de suite qu’entre la Majorité et le MSR, la fracture est totale.

 

Dans sa nouvelle ligne d’offensive, le MSR a juré de barrer la route à la Majorité au pouvoir dans sa tentative de révision de la Constitution. Il en est de même du glissement du processus électoral qui pourrait conduire à un troisième mandat du chef de l’Etat. Pour le dire, Pierre Lumbi n’a pas mâché ses mots : « Il est de notre devoir de Républicain et de Citoyen de nous opposer à la révision constitutionnelle, au glissement et au troisième mandat». Il sait que le chemin pour y arriver est parsemé d’embûches et de pièges de tous genres mais il n’entend pas baisser les bras : « Aucune menace, aucune intimidation, ne nous feront reculer de cette option, car elle est juste et constitutionnelle. Ni la corruption, ni les différents autres types de sollicitations dont les dirigeants et membres de notre parti font l’objet ne nous détourneront de cet engagement».

 

Au moment où le pays fait face à « une volonté délibérée, déterminée et planifiée de liquider toutes les valeurs républicaines qui constituer t le socle de notre nation », le MSR se lance dans la résistance, preuve s’il en faut, qu’il est un parti de l’Opposition. « Ce complot est moralement et politiquement inacceptable. Nous devons non seulement le dénoncer et le condamner mais aussi inviter notre peuple à s’y opposer farouchement », a lancé Pierre Lumbi devant les congressistes du centre Nganda.

 

Dans son combat, le MSR peut compter sur le soutien des partis du G7. Au centre Nganda, tous, sauf l’ACO de Dany Banza, sont venus communier avec le MSR, avec les regards tournés vers un seul objectif : la défense de la nation congolaise et de son peuple. Seul à prendre la parole dans les rangs des invités, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l’Unafec, a, dans un bref message, électrisé la salle. «Oyo ekoya, eya (Advienne qu pourra) », a-t-il déclaré. Un défi que l’Unafec, son parti, et le G7 attendent assumer jusqu’au bout.

 

Au centre Nganda, le MSR ne cache plus ses intentions, encore moins ses ambitions. Pendant ces assises, qui se clôturent ce vendredi, les congressistes du MSR, réfléchissent sur trois points majeurs « : 1. Approbation du nouveau Contrat social du MSR, dénommé Plan stratégique de développement de la RDC; 2. Situation politique de l’heure, en ce qui concerne notamment le respect de la Constitution, le processus électoral et son calendrier, la CENI, le dialogue, la nomination des commissaires spéciaux; 3. Mise à jour des statuts ».

Ci-dessous, le discours d’ouverture prononcé par Pierre Lumbi, président du MSR

 

Déclaration de Kyungu à l’ouverture du congrès du MSR

 

« Le G7 n’a peur de personne. Le G7 reste et restera soudé. Le G7 ne sera pas inféodé et ne sera intimidé par personne. Le pays, la RDC, c’est notre pays à nous tous. Il n’y a pas d’ayants droit dans ce pays. Par conséquent, lorsqu’il faut dénoncer les avatars, le comportement anti-démocratique, nous le ferons. « Oyo ekoya, eya (Advienne que pourra)».

 

Discours d’ouverture du deuxième Congrès du MSR

 

Honorables sénateurs, députés nationaux et députés provinciaux

Mesdames et Messieurs camarades vice-présidents du parti;

Chers camarades secrétaire exécutif national et secrétaires, fédéraux;

distingués invités en vos titres et qualités respectifs;

Chers camarades, membres du parti.

C’est avec une immense joie, mais aussi avec beaucoup d’humilité que je viens répondre aujourd’hui au devoir du Parti pour procéder à l’ouverture du deuxième congrès après celui qui s’est tenu en juillet 2011 au Jardin botanique de Kinshasa.

Ainsi, je vous prie d’accepter, au nom du bureau politique et au mien propre, mes sincères remerciements pour avoir répondu massivement et avec promptitude à notre invitation malgré vos différentes occupations. Ma gratitude s’adresse particulièrement aux délégués en provenance des 26 provinces de notre pays.

Je vous souhaite à tous la bienvenue à Kinshasa auprès des instances nationales de votre Parti. Votre prompte réponse à notre invitation est, sans doute, une preuve éloquente de votre engagement à donner le meilleur de vous-même dans les orientations, les réflexions, les débats et les décisions sur les enjeux auxquels est confronté notre Pays en ce moment.

Pour cela, je vous invite à réfléchir sur les points ci-après :

1. Approbation du Nouveau Contrat Social du MSR, dénommé : Plan Stratégique de Développement de la RDC ;

2. Situation politique de l’heure, en ce qui concerne notamment :

o Le respect de la constitution ;

o Le processus électoral et son calendrier ;

o La CENI ;

o Le dialogue ;

o La nomination des commissaires spéciaux.

3. Mise à jour de nos statuts.

Votre bureau politique soumet à votre appréciation un projet d’un Nouveau Contrat Social dénommé Plan Stratégique de Développement de la République Démocratique du Congo.

Ce plan a été conçu et élaboré par des experts triés parmi les meilleurs d’entre nous. Il fixe les axes et principales étapes de développement de notre pays, d’ici à 2035.

Ce plan, centré sur la personne humaine et le respect de l’environnement, privilégie, outre l’exploitation minière et pétrolière, la diversification des sources de revenus et le développement des secteurs porteurs des richesses tels que l’agriculture, l’industrie et la pêche.

Des secteurs porteurs de richesse qui devraient financer notre politique sociale. C’est dire que nous devons, en fait, nous donner les moyens de notre politique. Avec un tel plan, le MSR consolide sa vision de développement basée sur l’économie sociale de marché.

Il va, en outre, nous permettre d’améliorer sensiblement notre Indice de Développement Humain. Aujourd’hui, les rapports du PNUD pour 2011 et 2013 classent notre pays 187ème sur 187 pays concernés. Cela est inacceptable pour un pays aussi potentiellement riche que le nôtre.

Conformément à l’alinéa 2 de l’article 25 des Statuts de notre Parti, le présent Congrès devait se tenir l’année passée, trois ans après le précédent. Ce retard est justifié par des circonstances indépendantes de la bonne volonté des organes dirigeants du Parti. Pour cela, nous vous présentons nos excuses et sollicitons votre compréhension.

Chers Camarades ;

 

Les présentes assises se déroulent à un moment où notre pays traverse une période difficile, très difficile. En effet, celui-ci fait face à une volonté délibérée, déterminée et planifiée pour liquider les valeurs républicaines qui constituent le socle de notre Nation. Ce complot est moralement et politiquement inacceptable. Nous devons, non seulement le dénoncer et le condamner, mais aussi inviter notre peuple à s’y opposer farouchement.

 

Il est de notre devoir de Républicain et de Citoyen de nous opposer à la révision constitutionnelle, au glissement et au troisième mandat. Aucune menace, aucune intimidation ne nous feront reculer de cette option car elle est juste et constitutionnelle. Ni la corruption, ni les différents autres types de sollicitations dont les dirigeants et membres de notre parti font l’objet ne nous détourneront pas de cet engagement

 

Chers Camarades ;

C’est ici que je saisi l’occasion pour rendre hommage et féliciter avec émotion, tous ceux des nôtres qui ont su résister à l’argent, aux honneurs, aux menaces, aux intimidations de toutes sortes et sans aucune concession pour défendre la République.

Vous le savez, une profonde divergence des vues avec nos anciens partenaires a fait que le MSR a pris ses responsabilités et ses distances. Tous nos élus, nos ministres, nos cadres ont fait bloc, et certains ont préféré démissionner de leurs postes, renonçant ainsi à des privilèges personnels, plutôt que de céder aux multiples tentations de trahison. Qu’ils soient encore ici félicités et applaudis !

 

A tous ceux qui ont renoncé aux postes et aux privilèges personnels pour privilégier l’intérêt supérieur de la Nation, je voudrais dire aujourd’hui merci, au nom du Parti tout entier. Je dis merci ; au nom de notre peuple, je dis merci.

 

Ils viennent de nous donner une belle leçon de civisme politique ; ils viennent de nous montrer que rien de grand et de beau n’est donné aux hommes gratuitement et que le peu qu’ils peuvent conquérir pour la liberté, la justice et l’égalité se paie au prix des sacrifices importants. Par ce geste, ils ont engagé notre peuple dans la lutte pour rétablir une République digne, fière de ses valeurs, une société de droits et devoirs et une démocratie respectable et respectée.

 

Il s’agit là d’un bel héritage que nous léguons aux générations futures..., nos enfants et petits enfants. En cela, Mesdames et Messieurs, l’histoire leur sera reconnaissante.

Chers camarades,

Nous sommes dans une période de turbulence, mais nous savons ce que nous voulons. Ce que nous voulons ce que notre peuple reste debout. Ces journées de travaux de congrès, doivent nous permettre de réfléchir aux meilleures options pour notre peuple, mais aussi de resserrer les rangs.

 

Le MSR doit rester soudé, comme les épis de maïs, notre symbole, poussant tous dans la même direction, celle de la prospérité et celle de la victoire Sur ce, je déclare ouvert le deuxième congrès du MSR et vous souhaite bon et actif congrès à tous.

 

Fait à Kinshasa, le 05 novembre 2015.

Pierre LUMBI

Président National du Mouvement

Social pour le Renouveau.

 

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