Le délabrement des routes est à la base de plusieurs embouteillages et accidents de circulation à travers la ville de Kinshasa. Une situation qui perturbe considérablement la circulation des personnes et des biens en cette période des festivités de fin d’année.
La fête de fin de l’année à Kinshasa est le moment où l’on enregistre un nombre important de déplacement des personnes désireuses de faire des emplettes. Des commerçants qui vendent au marché central, des parents qui y vont pour acheter les habits et autres articles pour les enfants, des familles qui font de déplacement pour visiter les leurs, tous sont unanimes que la détérioration des artères de la ville de Kinshasa dérange considérablement la circulation routière en cette période.
" Nous souffrons énormément des problèmes des embouteillages, car les routes sont de plus en plus délabrées, se plaint une commerçante, habitant la commune de Makala. Nous sommes chaque jour obligés de parcourir de longs trajets à pied suite à ces bouchons".
Cependant, au stade actuel, le constat amer est que plusieurs routes construites grâce au programme gouvernemental des Cinq chantiers, dans le quinquennat 2006-2011, et la Révolution de la modernité dans la mandature en cours, se trouvent actuellement dans un état de délabrement avancé.
C’est le cas des avenues By-pass, Bokasa, Commerce, Kimwenza, Université, Mokali, Nzoko, Mbala-Mbala, dans la commune de Ngaliema, etc. Les habitants de ces coins de la capitale souffrent énormément des problèmes liés à la dégradation des infrastructures routières. Regagner la maison constitue un véritable chemin de la croix pour ces paisibles citoyens. Certains préfèrent désormais prendre des motos taxis, de par leur capacité de se faufiler à travers des sentiers étroits.
De la commune de Kimbanseke, en passant par celles de N’Djili, Matete, Lemba, Ngaba, Makala, Kalamu, Kasavubu, Ngiri-Ngiri, Barumbu, Gombe, Kintambo, Ngaliema et Selembao, le constat est presque le même. Les routes secondaires sont dans un état de dégradation notoire.
Si les grandes artères, telles que le Boulevard Lumumba, Triomphal et du 30 Juin sont encore en bon état, des routes secondaires deviennent de plus en plus impraticable. Malgré les multiples visites des autorités, aucune promesse n’a été tenue jusqu’alors.
La route By-pass, dans son tronçon compris entre Rond-point Ngaba et Cité Verte, est parsemée de plusieurs nids- de- poules et autres ornières.
Une situation similaire se constate au carrefour des avenues Gambela et Maringa dans la commune de Kasa-Vubu où la route est déjà impraticable pour les véhicules.
L’avenue de l’Université elle, s’est détériorée au niveau de l’arrêt Yolo Médical à l’avenue Kanioka. Il convient de signaler également ici le retour de " libulu Manzengele" de triste mémoire.
Perpendiculairement à la route Ezo, la chaussée Kimwenza compte parmi les avenues dont les travaux de réhabilitation ne sont pas allés jusqu’à terme. Dans ce coin de la capitale, il faut marcher plus de 800 mètres avant d’être embarqué par un taxi - bus.
Dans la commune de la Gombe, les avenues de l’Ecole et Luambo Makiadi (ex Bokasa) se sont transformées en de petites rivières couplées d’ordures et autres déchets. La nuit, ces avenues deviennent le théâtre de symphonie d’une multitude des crapauds qui y ont élu domicile.
L’avenue Elengesa fait également partie des routes laissées dans les oubliettes. Pourtant, c’est une voie qui pourrait désenclaver les communes de Makala et Ngiri-Ngiri, tout en désengorgeant la Route de Matadi par l’attrait qu’elle pourrait exercer sur les voyageurs de la province du Kongo Central.
MANQUE D’ENTRETIEN
A la base du délabrement des artères de la ville de Kinshasa, il y a lieu d’indexer la problématique du manque d’entretien des ouvrages déjà acquis. Les caniveaux et rivières le long des voies routières ne sont jamais curés régulièrement. Ce qui provoque plusieurs foyers d’eaux stagnantes à chaque pluie.
Pourtant les ingénieurs en topographie et urbanisme renseignent que les eaux stagnants sont les premiers ennemis de la chaussée.
Loin d’être le domaine exclusif du gouvernement, la gestion des infrastructures routières appelle aussi la participation active de tous. Triste réalité, la population jette les immondices et déchets plastiques dans les caniveaux et collecteurs. Ce qui précipite le bouchage de ces ouvrages.
ROUTE, MOYEN DE COMMUNICATION
En dépit de l’état actuel de certaines routes secondaires, il convient d’admettre que, conscient de l’importance des routes, le gouvernement s’est attaqué depuis 2006 à un vaste chantier de construction et de réhabilitation de plusieurs artères à travers le territoire national.
Beaucoup de routes ont été réhabilitées dans le cadre de ce projet gouvernemental. Notamment les Boulevards du 30 juin, Lumumba, Tshatshi, Sendwe, Triomphal, ainsi que les avenues des Huileries, Poids lourds, Mushie et Libération. Ce qui participe considérablement à la réduction des embouteillages à travers la ville.
" La réhabilitation des routes est une bonne chose car elle favorise la réduction des embouteillages et accidents de circulation. Mais il faudrait que le gouvernement accompagne cela d’une campagne de communication sur l’éducation civique, particulièrement en matière de gestion des déchets ", indique M Georges Ngoy, habitant la commune de Kalamu.
" Nous saluons la volonté du gouvernement de réhabiliter les routes, car ces voies de communication jouent un rôle de premier plan dans le développement d’un Etat. Dans un passé récent, arriver ne serait-ce qu’à l’aéroport de N’Djili n’était pas chose aisée. Mais aujourd’hui en un seul jour, on peut facilement arriver dans la province du Kwango et revenir", rapporte Christine M., la quarantaine révolue.
La détermination du gouvernement à intensifier les travaux de construction et de réhabilitation des routes est un signe d’espoir pour nombre des Congolais. Ainsi, plusieurs personnes rencontrées exhortent les autorités à multiplier les artères de raccourci afin de désenclaver certains quartiers périphériques.
Orly-Darel NGIAMBUKULU