Dès l’aube, hier lundi 12 janvier 2015, des militants des partis de l’opposition ont envahi par petits groupes, plusieurs artères de la commune de Kasa-Vubu, conduisant au bâtiment du Palais du peuple, dans le cadre de la manifestation lancée contre l’examen du projet de la loi électorale. Pour certains, le point de rassemblement était le siège de leurs partis dont notamment, l’Ecidé, l’UNC, le MLP, le MLC. Brandissant des calicots et déroulant des banderoles, les manifestants ont démarré leur marche de protestation, progressant à pieds et entonnant des chansons contre la révision de la Constitution et de la loi électorale.
Mais à peine, quelques mètres franchis, et avant d’atteindre le boulevard Triomphal, des policiers postés aux croisements boulevard Triomphal et avenue Kasa-Vubu, boulevard Triomphal et Huileries, et boulevard Triomphal et avenue du 24 novembre, ont dispersé ces partisans des partis politiques. On a vu des policiers à pied, des équipes embarquées dans des jeeps et des motards se ruer sans ménagement sur les plus résistants, distribuant des coups de matraques, des poings et des bottines. Ils ont lancé ensuite des grenades lacrymogènes dans les sièges de leurs partis où ils sont allés se réfugier.
Lors des échauffourées, signale un témoin, des militants ont répliqué par des jets de pierres, cassant des vitres des bus qui malheureusement se sont retrouvés dsur leur parcours. On raconte même qu’un policier a été grièvement blessé par ces projectiles.
Jusque 16 heures, il était difficile de disposer du bilan exact de cette manifestation de protestation. Toutefois, on croit savoir qu’il y a eu des blessés et la police a procédé à quelques interpellations.
Mais ceux des manifestants qui avaient réussi à se poster autour du bâtiment du Palais du peuple, ont été refoulés jusque dans les quartiers environnants, avec quelques sévices corporels qui témoignent de la vigueur de cette intervention policière.
Une fois de plus, des sons discordants ont été entendus pour décrire cette expression démocratique qui pour les uns, ne devait pas être étouffée. Mais pour d’autres, leur voix de protestation a porté loin jusque dans l’hémicycle. Car, les députés de l’opposition sont tous sortis du Palais du peuple en signe de protestation à la présentation du projet de la loi électorale et en solidarité avec les manifestants.
Si dans notre pays, l’on considère que la plénière de l’Assemblée nationale demeure souveraine, on ne peut ignorer la contestation formulée par l’opposition qui représente une frange importante de la population congolaise. L’impression qui se dégage de la répression de cette manifestation de l’opposition est que seule la coalition des partis au pouvoir dirige le navire sans écouter les critiques des autres, ni sans tirer des leçons des situations analogues vécues dans d’autres pays africains. J.R.T.