Eau et électricité font toujours défaut à Kinshasa

Mercredi 31 août 2016 - 11:42

La population de Kinshasa est confrontée à de multiples problèmes freinant son épanouissement. Malgré la réhabilitation de certaines infrastructures, dans le cadre du programme des cinq chantiers de la République et de la Révolution de la modernité, beaucoup reste à faire.

Notamment dans la distribution de l’eau potable et de l’électricité. Si ia Regideso se demène un peu ,c’est la Société nationale d’électricité (SNEL) qui est incapable de pourvoir régulièrement ainsi que pleinement à la distribution du précieux liquide à la population kinoise. Ce phénomène est palpable dans différentes communes de la capitale congolaise.

Au moment où la SNEL s’illustre par des coupures et délestages intempestifs, la Regideso prive d’eau courante les habitants de nombreux quartiers de la capitale pendant des journées, des semaines voire des mois. En pleine capitale, le courant électrique est devenu une denrée tellement rare pour de nombreux foyers que beaucoup de ménages, en plein 21ème siècle, recours au charbon de bois et au bois pour cuisiner et à la bougie, aux lampes à pétrole ou encore torches électriques pour s’éclairer !

Factures intempestives

Ce qui étonne est que malgré cette irrégularité, la SNEL envoie régulièrement des factures de consommation à ses clients. Qu’ils aient été privés d’électricité partiellement ou totalement, ces derniers sont sommés de payer des factures forfaitaires au montant largement supérieur à la quantité d’énergie consommée.

Pourtant dans la plus part des agences de la SNEL il est inscrit :  » Délestage égale zéro facture « . Il y’a environ deux ans déjà que la SNEL a lancé des travaux censés favoriser la déserte en eau potable et en électricité en RDC. Malheureusement, jusqu’à ce jour la fourniture de ces derniers est encore loin d’être totalement stabilisée dans le pays.

Statistiques

Actuellement, seulement 15% de la population congolaise a accès à l’électricité, mais avec délestage et les 85% autres sont dans le noir total depuis la colonisation. C’est ce qu’a livré le Directeur Général de la Société nationale d’électricité (SNEL), Mr Eric Mbala. L’homme s’exprimait lors d’une journée de sensibilisation des étudiants sur les stratégies de développement énergétique en vue de l’émergence de la RDC, organisée au mois de juillet de cette année.

En 2013, un rapport présenté par une commission d’enquête au Sénat avait indiqué 9% seulement de la population ont accès à l’électricité en République démocratique du Congo. Sur une population d’environ neuf millions à Kinshasa, seulement 44% bénéficient de l’énergie électrique, alors que l’électricité est un des facteurs majeurs et irréversibles du développement économique, culturel et technologique, indique ce document.

En dépit de la puissance hydroélectrique dont regorge la RDC, Eric Mbala a démontré que son entreprise connait de sérieuses difficultés. Notamment la vétusté de ses installations, l’augmentation quotidienne de la demande par rapport à l’offre, la saturation de la ligne de transport, la surcharge des cabines et le délabrement du réseau de distribution. Il a également affirmé que quelques villes et territoires situés aux frontières de la RDC sont même alimentés par des pays voisins, comme l’Ouganda, la Zambie et le Congo-Brazzaville, à des prix très élevés.

En tout état de cause et quelle que soit la modicité des recettes que le réseau domestique génère, charité bien ordonnée commence par soi-même, dit-on. La population espère donc que d’ici là cette situation va se remédier.

Par Carroll Madiya