L’accès à l’eau potable dans une ville aussi gigantesque que Kinshasa est un défi énorme. Et ce n’est pas la faute à la Regideso qui gère l’eau dans le pays. Au nombre de difficultés qui empêchent cette régie de distribution d’eau d’améliorer sa desserte à Kinshasa, outre la croissance démographique de la capitale congolaise, la pénurie, les coupures et autres installations vétustes, s’ajoute l’insolvabilité de l’Etat qui lui doit 70 millions de dollars.
Pour répondre aux besoins en eau potable de la population kinoise, la Regideso qui gère l’eau dans le pays doit produire au moins 210 000m³ d’eau de plus. Des sources qualifiées à la Régie de distribution d’eau assurent que la capacité réunie de production des quatre usines de la Regideso à Kinshasa est de 522 000m³ par jour, alors que le besoin exprimé des habitants de la capitale est d’au moins 730 000m³. Soit un déficit de 210 000 m².
Couvrir ce déficit est donc la première équation que doit résoudre la Regideso afin d’améliorer sa desserte dans la capitale congolaise.
Les autres difficultés sont notamment la croissance démographique dans la ville de Kinshasa, l’irrégularité de desserte en énergie électrique, les installations vétustes et l’insolvabilité des abonnés, dont particulièrement l’Etat, son principal client.
Nombre de ces usines n’arrivent pas à produire au maximum par manque cruel de courant électrique. Pendant les coupures, certaines usines sont aux arrêts, et parfois les stations de ré-pompage sont à l’arrêt plusieurs heures durant.
L’usine de la Lukunga et ses trois stations qui desservent l’immense commune de Ngaliema sont souvent victimes de cette réalité.
Les usines de Ngaliema et Ndjili souffrent moins des coupures d’électricité que de l’occupation de leurs bassins versants par les nouvelles constructions, qui insécurisent les sites de captage.
La Regideso peine également à renouveler ses installations, dont ses 4 000 km de réseau de tuyauterie vieux de plus de 50 ans, ainsi que l’insolvabilité de ses abonnés, notamment l’Etat congolais.
Selon le président de la délégation syndicale de la Regideso, Alain Enenge, cité par Radio Okapi, l’Etat congolais doit plus de 70 millions de dollars américains à cette entreprise, dont 16 millions de factures forfaitaires que le gouvernement ne reconnait pas. Ce qui augmente les problèmes d’approvisionnements en eau dans la capitale. Didier KEBONGO