Deux semaines avant le Président Joseph Kabila, la réduction des effectifs de la Monusco a été annoncée par Martin Kobler en personne...
"La mission de l’ONU en République démocratique du Congo (la Monusco) est sur le départ. Après quinze ans de présence, ce programme qui, avec quelque 20.000 hommes, est l’un des plus importants au monde, amorcera un retrait de ses effectifs en 2015, a annoncé le 4 décembre le Peprésentant spécial des Nations unies pour la RDC, Martin Kobler. Les troupes combattantes devraient être parties au plus tard en juin 2016". Cet extrait est du journal congolais "Le Potentiel". Pour en avoir appelé dans son discours sur l’état de la nation du 15 décembre 2014 au retrait progressif de la Monusco, le Président Joseph Kabila est quasiment attaqué de toutes parts, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Or, lorsque Martin Kobler l’a annoncé une dizaine de jours plus tôt, aucune force politique ni sociale congolaise, aucun observateur ou journaliste étranger n’y a trouvé quoi que ce soit d’inconvenant...
Onze jours après cette annonce du Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu et chef de la Monusco, le Président Joseph Kabila a déclaré devant les parlementaires réunis en congrès : "S’agissant de la coopération avec les Nations-Unies en matière de maintien de la paix, le Gouvernement a récemment procédé, avec les Nations Unies, à une revue stratégique de la présence des Forces de la MONUSCO sur le sol congolais, prenant pour cela en compte l’évolution de la situation sur le terrain et la montée en puissance des Forces Armées de la République Démocratique du Congo".
Fondée sur base de cette revue et faite en introduction de son argumentaire développé en quatre points, la déclaration du Chef de l’Etat congolais s’est focalisée, primo, sur l’amélioration de la situation sécuritaire pour laquelle le déploiement du contingent de l’Onu avait été justifié en 1999. Secundo, sur la priorité à accorder désormais à la neutralisation des Adf-Nalu ougandaises et des Fdlr rwandaises. Tertio, sur la nécessité d’une expertise et d’un équipement spécialisés qui ne justifie plus le maintien sur le sol congolais d’un contingent de 20.000 hommes. Et quarto sur la nécessité d’amorcer la réduction des effectifs onusiens.
" Par-delà les modalités pratiques qui restent à préciser, cette revue", a-t-il explicité, "a conforté la position du Gouvernement de la République, à savoir :
1. que la situation sécuritaire qui, à l’époque, avait justifié le déploiement d’un si grand contingent des forces internationales dans notre pas a, depuis lors, fondamentalement changé pour le mieux,
2. que les risques de sécurité qui exigent aujourd’hui une attention prioritaire sont ceux liés à la présence de ce qui reste des groupes armés étrangers, singulièrement les ADF-NALU et les FDLR,
3. que la gestion de ces risques exige certes une expertise et un équipement spécialisés pour lequel le concours des Nations Unies demeure le bienvenu, mais qu’elle ne justifie cependant pas le maintien sur notre sol d’un contingent de 20.000 hommes ;
4. que l’heure est donc venue d’annoncer la réduction du nombre des Casques bleus sur notre territoire. Le contraire ne s’expliquerait pas pour un pays où il n’y a plus de guerre classique, où la protection des civils relève désormais plus des opérations de police que des opérations militaires et dont la situation sécuritaire générale s’est améliorée au point de lui permettre de se porter au secours d’autres frères et soeurs en détresse, comme il le fait si bien en République Centrafricaine, où les contingents des FARDC et de la Police Nationale Congolaise sont déployés sous la bannière des Nations-Unies, à la satisfaction de tous", a-t-il déclaré en substance.
Pas plus tard que le 30 novembre 2014, à l’occasion du 15ème anniversaire de la présence de la Monusco en RDC, Abdallah Wafi - adjoint de Martin Kobler - a décrit la RDC en ces termes : " Ce pays était divisé avec des armées, avec des pouvoirs qui se partageaient le pays comme des butins de guerre. (...) Aujourd’hui, la RDC est un pays réunifié, avec des institutions qui fonctionnent, avec des institutions très fortes, avec une armée nationale, une police nationale, une justice qui fonctionne, une économie qui est en train de se développer, avec la sécurité dans la quasi-totalité du territoire congolais. Cela, grâce aux efforts des Congolais, des Congolaises, des autorités, mais aussi avec l’appui de la Monusco ».
Que deux semaines plus tard le Chef de l’Etat en vienne à tirer la conclusion conséquente n’a rien de provocateur ni de malveillance. C’est une question de logique. Omer Nsongo die Lema