Arrivé mercredi 2 décembre dernier, l’envoyé spécial des Nations unies pour les Grands Lacs vient de boucler sa mission de quatre jours en République démocratique du Congo. Saïd Djinnit a regagné New York en vue de présenter au secrétaire général des Nations unies le rapport de ses consultations avec toutes les parties sur les contours du Dialogue national. Il a été en contact notamment avec les acteurs institutionnels, politiques, la société civile et les représentants des Eglises. Il appartiendra, de ce fait, à Ban Ki moon de confirmer ou non la nomination de Saïd Djinnit comme co-facilitateur international de ces assises politiques.
L’émissaire de Ban Ki moon qui a mené ses consultations en toute discrétion, a préféré réserver la primeur de ses contacts au secrétaire général des Nations unies.
Il sied, cependant, de reconnaître que tout a tourné autour des divergences entre I’UDPS d’Etienne Tshisekedi et la Majorité présidentielle. Les partisans du “lider maximo” s’en tiennent à l’entrevue que Saïd Djinnit a eue avec Tshisekedi à Bruxelles. Le secrétaire général de l’UDPS Bruno Mavungu a avoué à ce propos : “ Nous l’avons rencontré début novembre à Bruxelles avec le président Tshisekedi ».
Ce, avant de réitérer : «il mais il connait déjà notre position “. L’UDPS attend qu’à l’issue de ces consultations, le secrétaire général nomme un facilitateur.
La MP gardé espoir
Le porte-parole de la Majorité présidentielle, l’ambassadeur André-Alain Atundu Liongo, a déclaré vendredi 4 novembre qu’il ne désespérait pas de la position actuelle de l’Union pour la démocratie et le progrès social au sujet de sa participation au dialogue politique national inclusif convoqué par le chef de l’Etat.
Il s’est exprimé en ces termes: “Je e désespère pas que l’appel du chef de l’Etat soit entendu car nous avons un problème. Nous avons l’obligation de nous revoir pour évaluer les conditions d’atteinte des échéances électorales “.
Atundu qui réagissait à la prise de position de l’UDPS à travers le communiqué de Tshisekedi, a tenu à rassurer que des contacts et des tractations se poursuivent entre les deux camps “ pour que le dialogue soit significatif “.
L’un des objectifs du Dialogue convoqué est d’évacuer les procès d’intention, rappelle ce haut cadre de la Majorité affirmant que “ la préoccupation de la République est commune et partagée “.
Pour M. Atundu, le dialogue inclusif n’est pas obligatoire et personne ne doit prendre le peuple en otage. “Le président de la République prendra ses responsabilités en âme et conscience », avertit-il.
A propos du communiqué de la Conférence épiscopale nationale du Congo du 24 novembre 2015 en rapport avec le dialogue, M. Atundu estime qu’il n’est pas constructif pour la cohésion nationale que l’Eglise quitte la chaire de vérité pour longer corps et biens dans les méandres et les jeux politiques.
« La conscience de tous doit jouer pour que le pays entre dans une phase normale et normative », a encore déclaré l’ambassadeur Atundu.
De l’avis des personnalités consultées, Saïd Djinnit présentera à Ban, Ki moon l’image d’un pays au bord d’une crise majeure à l’approche des échéances électorales. il. appartient au secrétaire général des Nations unies de jouer véritablement au sapeur-pompier afin d’éviter à. la RD Congo de nouvelles scènes de violences.
Par LP