DIALOGUE : LES RAISONS DU RÉTRÉCISSEMENT DES ANTI

Mercredi 13 avril 2016 - 05:33
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La journée de lundi dernier a définitivement fixé les contours du dialogue inclusif convoqué l’année dernière par le Président Joseph Kabila. C’est par la conférence de presse du Facilitateur de l’UA Edem Kodjo que les Congolais ont appris
l’imminence de ce forum auquel prendra part l’Udps d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, ce qui est déjà significatif en termes d’inclusion.

Dans le même temps, d’autres acteurs soit de l’Opposition politique ou de la Société civile qui avaient précédemment tourné le dos au dialogue ont annoncé leur participation. C’est le cas par exemple de Jonas Tshiombela de la NSCC qui avait signé l’acte constitutif du " Front citoyen-2016 " ou encore du député de Dibaya, Clément Kanku Bukasa, un antidialogue.
Plusieurs autres personnes sont dans cette catégorie. Les vrais antidialogue qui persistent et signent sont comptés à la "Dynamique de l’Opposition " et au G-7. Mais, arithmétiquement leurs rangs se sont dégonflés. Le camp des anti s’est exponentiellement rétréci jusqu’à, la seule portion congrue de ces deux principales plateformes.
En voici les raisons. En tout état de cause, ce n’est pas tellement la stature internationale du Facilitateur togolais Edem Kodjo. Ce dernier a fait des navettes de Kinshasa sans convaincre nombre d’antidialogue sur le bien fondé de ce forum. Ceux-ci sont restés intraitables.
Dans l’ensemble, les anti ont récusé Edem Kodjo. Ils n’ont rien voulu entendre lorsque la Communauté internationale, par le biais d’un communiqué signé par ses cinq Envoyés spéciaux dans les Grands lacs, les a enjoints à coopérer avec le Facilitateur désigné par l’UA, Edem Kodjo. On a enregistré la même réaction du côté de l’Udps pourtant au départ partie prenant au dialogue.

LES PARAMETRES ONT CHANGE AVEC LA RESOLUTION 2277
On constate par rapport à l’acceptation du dialogue inclusif que les paramètres ont considérablement évolué avec l’entrée en jeu, il y a un peu plus d’une semaine, de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU. Celle-ci préconise la tenue de ce dialogue et invite la clase politique à y prendre part tout en insistant sur le respect des délais constitutionnels pour la tenue des élections.
Le Conseil fixe même la présidentielle et les législatives en novembre 2016. Hormis la MP qui a fustigé cette Résolution, toutes les loges de l’Opposition ont salué des deux mains cette Résolution 2277. Elle ne passe pas par d’inutiles circonlocutions en imposant au pouvoir de Kinshasa le respect scrupuleux des termes de la Constitution du 18 Février 2006. Tout au moins pour la présidentielle dont le corps électoral doit être convoqué 90 jours avant la fin de la mandature en cours qui est le 19 décembre 2016.
C’est ce binôme de " dialogue et présidentielle en novembre que voulaient entendre ceux qui, nombreux, continuaient à traîner les pieds à aller à un dialogue considéré comme un piège pour conduire la mandature à un glissement. Quoi de plus normal qu’ils annoncent urbi et orbi leur participation à ce dialogue comme défini dans la 2277. C’est ce qui est entendu dans la bouche des anciens anti devenus des pro.
C’est ce qui est entendu aussi du côté de la " 10ème Rue ". Comme quoi, la Résolution 2277 a su canaliser les énergies en faveur du dialogue convoqué par Joseph Kabila.

LA POSITION DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE EST AUX ANTIPODES
On a encore à l’esprit la sortie du bois lundi dernier du ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda qui a qualifié le Conseil de sécurité d’irresponsable pour cette Résolution qui exige la tenue des élections dans les délais constitutionnels alors que c’est techniquement impossible, selon lui. Là aussi la position de la Communauté internationale est aux antipodes de celle du gouvernement. Les instances internationales sont catégoriques à ce sujet. Pour elles, il est possible de tenir la présidentielle et les législatives dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire en novembre prochain. C’est tout simplement un problème de volonté politique. C’est ce qu’a réaffirmé Tom Perriello, l’envoyé spécial Us dans les Grands lacs lundi dernier.KANDOLO M.