Ils doivent être une bande reconnaissables par un walkie-talkie et des armes dissimulées sous leurs blousons, des faux agents de sécurité qui insécurisent la ville de Kinshasa depuis le début de ce mois de décembre. Ces malfaiteurs prétendent être en mission de service à la recherche des personnes détenant des armes de guerre dans leurs sacs.
Selon une source policière, fort de ce prétexte, ils enlèvent, fouillent les passagers des voitures taxis et les détroussent de leurs biens de valeur : téléphones, billets de banque, bijoux et autres.
On signale qu’ils opèrent à bord de taxis pris en location. Terrain de prédilection : les artères du centre-ville baignées par l’obscurité. Heures de coups : entre 19 H et 4 heures du matin.
Les unités de la police provinciale saisies par de nombreuses plaintes, sont en alerte et multiplient des patrouilles pédestres et motorisées. Et la chasse à l’homme a commencé.
Ce type de mésaventure est arrivé le lundi 27 décembre, à deux agents du quotidien de l’avenue Colonel Lukusa mieux le journal Le Phare. Leur journée de travail terminée, Michel Luka, archiviste et responsable du service commercial et Mamie Katanda, chef de bureau facturation, venaient de quitter le bureau à 18 H 45’. Une petite marche à pied, les voilà à l’arrêt Vit Net envahi par une foule des gens qui attendent des voitures taxis ou des mini-bus à destination du Bon Marché à Barumbu, de quartier 1 à Ndjili et Kingasani Pascal.
Dès qu’un engin se présente, c’est la bousculade. Il faut user de ses muscles pour occuper une place à bord. Soudain, deux voitures de marque Toyota IST viennent s’immobiliser à l’arrêt Vit Net. Les passagers se précipitent. Rempli, le premier engin s’en va. Michel Luka s’empresse vers l’autre voiture de couleur beige sable aux vitres arrières et relevées. Dans ce mouvement, il est suivi par Mamie Katanda qu’il fera entrer la première, sûr que sur la banquette arrière, il n’y a pas un autre passager. Mais après la jeune dame, Michel Luka constate qu’un passager recroquevillé sur le siège, feint l’indifférence.
Destination de la voiture ? Bon Marché, à Barumbu. A la hauteur de Raw Bank, l’archiviste du Phare suffoque et demande au conducteur de baisser les vitres. Chose qui ne sera pas faite, au motif qu’elles sont en panne.
Vers la Gare centrale, au lieu de prendre l’avenue du Flambeau, la Toyota prend la direction de la route des poids lourds. Ce qui fait tiquer rMichel Luka et Mamie Katanda à qui l’on parlera des bouchons sur l’avenue de la Bralima. Curieusement, après avoir dépassé l’Hôtel Béatrice, le chauffeur engage son engin vers l’ancien Ngobila beach et immédiatement s’arrête dans un endroit sombre.
«C’est quoi ça ? s’inquiète Michel Lungudi Kalonda qui réalise que c’est un enlèvement». «Nous sommes des agents de services de sécurité», a semblé les apaiser le passager assis devant. Pour ce dernier, ils sont en mission et en quête d’un avocat congolais en provenance de Brazzaville, détenant des tracts pour réclamer le départ du président de la république avant 2016. Fouille de deux sacs, loin de regards de victimes. La jeune dame soumise en outre, à une fouille corporelle, proteste.
Pour butin, sur Michel Luka, les braqueurs ont arraché deux téléphones et ses petites économies. Et à Mamie Katanda, les délinquants ont extorqué trois téléphones, ainsi que 100 dollars et des francs congolais.
Après ce coup, les deux victimes ont été débarquées avec leurs sacs à main. L’on signale que lundi vers 20 H, ces braqueurs ont réédité leurs sinistres exploits sur d’autres passagers.
J.R.T.