La République démocratique du Congo tient à mettre fin à la divergence des statistiques sur les violences sexuelles.
Pour contribuer à l’établissement des statistiques fiables sur les violences sexuelles, il se tient, du 26 au 27 janvier, au salon Bleu de l’immeuble du gouvernement, un atelier qu’organise le bureau du représentant personnel du chef de l’Etat en charge de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants soldats, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
Au cours de ce séminaire qui bénéficie de l’assistance technique du ministère du Plan, à travers l’Institut national de la statistique, les experts venus du ministère de la Défense nationale, de la Justice et Droits humains, de la santé et de la Femme, Famille et Enfant ainsi que divers partenaires locaux ou internationaux abordent de façon systématique et scientifique tous les passifs non démontrés sur le viol. Ils sont du genre: « Viols nombreux en RDC», « RDC, capitale mondiale du viol », « 30 femmes violées toutes les heures ». C’est face à ces alertes régulièrement avancées avec des chiffres incomplets que le bureau du représentant personnel du chef de l’Etat, les ministères du Plan, de la Femme, Famille, Enfant et l’UNFPA ont décidé de joindre leurs efforts pour établir un outil statistique fiable en matière de viol. Ceci permettra à la RDC de disposer de statistiques fiables et cohérentes sur ce fléau pour une coordination nationale efficiente et une meilleure conception des politiques et programmes d’aide aux victimes. Pour Franklin Tshiamala Manyiku, vice-ministre du Plan qui présidait la cérémonie d’ouverture, cet atelier vise l’harmonisation de collecte des données. A cet effet, le gouvernement encourage la normalisation de la coordination et la publication des statistiques afin de mettre fin aux chiffres contradictoires.
Après avoir fait un bref rappel historique de l’Institut national de la statistique, Franklin Tshiamala invite tout producteur statistique à recourir obligatoirement à cette structure nationale. « Les contraintes existent, mais il y a lieu de se conformer aux dispositions légales en matière de statistique », a-t-il renchéri.
EXERCICE CAPITAL
Fruit d’une collaboration franche, cet atelier est un exercice capital, avait, auparavant, fait savoir Mme Jeanine Mabunda, représentant personnel du chef de l’Etat en charge de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants. Non seulement que l’atelier permettra d’harmoniser la quantification des violences sexuelles, mais aussi de disposer de données fiables. De cette manière, il sera facile pour la RDC de coordonner l’assistance ‘aux victimes.
APPUI DE L’UNFPA
Conseiller technique principal en santé maternelle, Eugène Kongnyuy qui s’exprimait au nom du représentant de l’UNFPA en RDC, a saisi cette occasion pour rappeler que la violence sexuelle est contre la justice sociale, le développement et la paix. « Pour appuyer toute action relative à l’élimination de la violence, l’UNFPA a, déjà en 2009, mis en place une composante basée sur le Genre afin de collecter des données sur les violences sexuelles et fournir des statistiques fiables », a-t-il souligné.
Saluant la création, par la RDC, d’un cadre juridique contre les violences sexuelles, Eugène Kongnyuy trouve que beaucoup reste à faire. D’où l’importance de cet atelier, cadre d’échanges afin d’améliorer l’établissement des statistiques.
Par VERON K.