Des éléments de la rébellion ougandaise Adf blessés lors des derniers affrontements à Erengeti, territoire de Beni, seraient soignés en Ouganda. Les notables du coin attestent cette information. ‘‘Dans leur fuite, ces criminels traversent toujours la frontière avec leurs blessés’’, a indiqué un médecin. Le gouverneur du Nord-Kivu avait déjà dénoncé cet état de chose. Lors de la récente tournée du chef de l’état à Beni, Julien Paluku avait relayé les inquiétudes de la population locale. Inquiétude liée au fait que les Adf recevraient une aide extérieure et leurs blessés seraient en train d’être soignés en Ouganda. Le chef de l’exécutif provincial du Nord-Kivu avait même annoncé qu’il avait saisi les Mécanismes de vérification pour tirer cette situation au clair. ‘‘Il y a des informations qui filtrent qu’il y a des (rebelles ADF) blessés lors des opérations d’Eringeti qui sont soignés en Ouganda. J’ai saisi le Mécanisme conjoint de vérification pour lui dire qu’il y a des informations qui disent que les [rebelles] blessés sont soignés du côté de Bundibugyo en Ouganda. Ce Mécanisme devra s’y rendre pour devoir vérifier ces informations pour qu’on se rassure si l’Ouganda n’est pas impliqué aux côtes de ces rebelles qui déstabilisent l’Est de la RDC’’, avait-il déclaré sur les ondes de la radio onusienne. Face à ces graves accusations, les autorités ougandaises adoptent un silence qui étonne. ‘‘Pourquoi les dirigeants ougandais ne disent rien. Ce silence traduit une certaine complicité qui dit tout. Nous avons toujours désapprouvé la manière de gérer la situation sécuritaire à la frontière commune par les autorités ougandaises. Les ex-M 23 sont toujours là-bas et rien ne fait pour les retourner. Voilà, pourquoi nous les soupçonnons toujours de nous déstabiliser ’’, a dénoncé un activiste de la société civile. Pour sa part, Kampala a toujours nié soutenir les rebelles que son armée combat des années durant. Depuis un temps, le gouvernement ougandais a déployé ses militaires tout au long de la frontière avec le Congo-Kinshasa. Selon Crispus Kiyonga, le ministre ougandais de la défense, c’est pour empêcher aux Adf de pénétrer sur le sol ougandais.