Gare aux cadeaux de derniers jours du régime agonisant qui a régné sans partage
Après plus de douze mois ayant suivi la fin de travaux des concertations nationales unilatéralement décidées par lui, Joseph Kabila a signé, dimanche dernier, l’ordonnance de mise en place effective du gouvernement dit de cohésion nationale annoncé à l’époque avec fracas ! Constitué de 47 ministères, ce gouvernement a tardé à voir le jour à cause de l’opposition véritable qui a refusé d’en faire partie jusqu’au moment ultime de la signature de son acte de naissance par Kabila !
Il nous revient d’indiquer que l’opposition dite républicaine dont le porte étendard originel est l’actuel président du sénat Léon Kengo wa Dondo, est représentée dans ce gouvernement par des éléments dont les plus remarquables sont d’éminents responsables du Mouvement de libération du Congo qui viennent d’être radiés de cette formation politique en vertu de l’article 45 de ses statuts ainsi que des articles 14 et 24 de son règlement intérieur. Il s’agit de Messieurs Thomas Luhaka Losendjola, Omer Egwake Yangembe et Germain Kambinga Katomba.
La Haute main de Matata Ponyo !
Conformément à la lettre et à l’esprit de l’ordonnance qui met en route ce gouvernement dit de cohésion nationale, ces trois anciens proches collaborateurs du président national du MLC Jean Pierre Bemba Gombo occupent respectivement les porte feuilles de Vice-premier ministre, ministre de postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC) ; de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’Habitat et, enfin, le portefeuille de l’Industrie.
L’architecture du gouvernement dit de cohésion nationale qui vient d’être publiée est caractérisée notamment par la haute main d’Augustin Matata Ponyo Mapon, investi de la confiance de Joseph Kabila pour conduire cette nouvelle formule de l’exécutif central en qualité de premier ministre, mais il voit ses responsabilités fortement partagées, avec trois Vice-premiers ministres et deux ministres d’Etat en perdant aussi et surtout son ancien droit de regard et de contrôle direct sur les finances publiques qui faisaient toujours de lui la cible visée de ses pourfendeurs !
Partager l’infortune de 2016…
La même architecture du gouvernement dit de cohésion nationale est caractérisée par ailleurs par un atavisme d’un autre âge qui vient de permettre le retour aux affaires des personnalités frappées de l’estampille de mauvais commis de l’Etat ou alors de l’incompétence avérée.
Dans le lot de nouveaux venus qui n’ont jamais goûté aux délices du pouvoir exécutif, il y a des personnalités ayant le profil de ceux que le président Laurent Désiré Kabila mettait à juste titre dans la catégorie de » conglomérat d’aventuriers » en quête d’argent, de protection ou de prestige, sans être capables de faire quoique ce soit pour faire avancer la cause de ceux qui les auront recrutés !
Or, il semble que la plupart de personnalités qui font désormais partie de ce gouvernement dit de cohésion nationale n’ont rien qui puisse les amener à faire partie d’une équipe cohérente appelée à forger cette cohésion nationale qui tarde à venir jusqu’à ce jour.
La publication, dimanche dernier, de l’ordonnance instituant le gouvernement dit de cohésion nationale, est l’acte final qui signale le dernier virage que Joseph Kabila est en train de négocier pour mettre le cap sur le bout qui reste de son mandat controversé à la tête de la RDC.
Que devient en ce moment-là le gouvernement dit de cohésion nationale sinon un gouvernement dont le rôle se réduit tout simplement à accompagner Joseph Kabila dans son infortune et non à rechercher des résultats palpables à l’échéance fatidique de décembre 2016 ?
Par Kambale Mutogherwa